mardi 21 octobre 2008

LA RIME










Le fonctionnement de la rime constitue l’une des caractéristiques fondamentales du muwashshah par rapport à la qasida. Unique dans les poèmes traditionnels, elle est multiple dans la nouvelle poésie andalouse.
Elle aurait connu, selon les sources anciennes, une évolution qui pourrait être ainsi résumée :

- à l’origine : A bbb (ghusn) A (qufl) ccc A ddd A ddd A eee A
- 2ème étape : introduction de rimes internes au qufl
ABAB ccc ABAB ddd ABAB eee ABAB
- 3ème étape : introduction de rimes supplémentaires dans le ghusn :
ABAB cdcdcd ABAB efefef ABAB ghghgh ABAB …

Dans les poèmes étudiés (p. 265) de multiples cas de figure se présentent qui permettent au poète de faire preuve d’originalité et d’éviter la répétition monotone de la rime.
D’autres genres poétiques ont précédé le muwashshah dans la multiplication et la variation des rimes. Ainsi Bashshar Ibn Burd et Abu Nuwas ont pratiqué un genre dénommé « qasida muzdawidja ». Chaque vers est divisé en 2 hémistiches rimant entre eux selon le schéma suivant :

---------------------- A -----------------------A
---------------------- B -----------------------B
---------------------- C -----------------------C

Mais le genre le plus proche du muwashshah reste le « musammat » qui aurait été pratiqué par Imru’ al-Qays et al-Khansa. Sa forme aurait été la suivante :
---------------------A ------------------------A
---------------------A ------------------------A
--------------------------B

---------------------C ------------------------C
---------------------C ------------------------C
--------------------------B

Le muwashshah s’impose des règles de combinaison et apparaît en cela comme un genre inédit même s’il utilise et mène à leur terme des tentatives antérieures de rénovation.

Aucun commentaire: