mardi 3 novembre 2009

O souffle léger du vent ! d'Ibn Arabi ألا يا نسيم الريح بلغ مها نجد

Page dédiée à ma collègue Anne CLÉMENT, Université de Toronto.


ألا يا نسيم الريح بلغ مها نجد
O souffle léger du vent !
Va dire aux antilopes du Najd
Que je remplis l’engagement
Dont elles ont connaissance.

Et dis à la jeune fille noble de la tribu
Que notre rendez-vous est à l’enceinte sacrée,
A l’aurore du jour du samedi,
Sur les collines du Najd,

Sur le promontoire rouge,
Tout près des monticules,
A la droite des ruisselets,
Et vers le repère solitaire.

Si ce qu’elle dit est vrai,
Et qu’elle ressent pour moi
L’obsédant désir
Que je ressens pour elle,

Alors, dans la touffeur du midi,
Sous sa tente, en secret,
Nous nous rencontrerons,
Pour accomplir complètement la promesse.

Nous nous révélerons la passion
Que, l’un pour l’autre, nous éprouvons,
Ainsi que l’âpreté de l’épreuve,
Et les douleurs de l’extase.

Est-ce fantasmes incohérents,
Ou bien rêves prémonitoires,
Ou encore propos de tous les jours,
Dans lesquels mon bonheur repose ?


Il se peut que celui qui stimule les désirs
Les réalise vraiment;
Leurs jardins alors m’offriraient
La cueillette des roses.

L’interprète des désirs Albin Michel, 1996, Traduction M. Gloton, : pp. 432-433.

Cité par Anne Clément in Des dunes du désert aux jardins d’Eden: L’interprétation des desirs par Ibn ‘Arabi, à travers une appropriation du nasib, du ghazal et du muwashshah, Alif 28 (2008) Artistic Adaptations: Approaches and Positions.

1 commentaire:

Maodo DIOP a dit…

Le commentaire du Cheikhal Akbar sur ses poemes est bien expliqué et dénué des plaisirs du monde ephemere.