mardi 12 avril 2011

Fleurs et jardins dans la poésie andalouse

Mercredi 4 Mai, à 18h00, Centre Censier, 13 Rue Santeuil , Paris 5e

Salle des Périodiques

Cette nouvelle rencontre autour de la poésie arabo-andalouse chantée au Maghreb aura pour thème les fleurs et les jardins.


Les poètes andalous et maghrébins ont su nous révéler avec simplicité et délicatesse, une « réalité esthétique » particulière derrière l’apparence d’une rose ou d’un jasmin. Leur poésie se distingue par la place primordiale accordée aux jardins dans lesquels ils ont situé les scènes bachiques et amoureuses qui constituent leurs thèmes favoris.

Ces vers qui évoquent les merveilles de la nature, le printemps et ses fleurs sont l’occasion pour le poète de cour d’ éblouir l’assistance par un tableau printanier enchanteur qui faisait naître le plaisir dans l’âme des auditeurs. Les images dont se sert le poète ne sont jamais gratuites, elles sont souvent destinées à susciter la générosité du mécène et à le pousser aux plus larges gratifications.

Chaque poème est porteur, par ses images, d’un sens métaphorique ; il est à son tour porté par une mélodie que les amateurs de musique andalouse peuvent écouter et même chanter. Le lecteur/auditeur est convié à partager à la fois le plaisir des mots grâce à la fraîcheur des images et l’harmonie de l’atmosphère mais aussi le plaisir du cœur et de l’esprit au contact d'un univers d’amour et de beauté.

Les poètes andalous et leurs successeurs ont ainsi concentré dans le corps de la femme un univers miniature avec ses minéraux, végétaux et animaux. Ils y ont uni aussi les plaisirs du monde terrestre aux délices du Paradis promis aux bienheureux dans l’Au-delà.

Comme les bienheureux cités dans Le Coran, les amants évoqués dans cette poésie, trouvent dans les jardins toutes sortes de bienfaits. Ils s’adonnent à la boisson en compagnie d'agréables compagnons avec lesquels ils partagent des moments de plaisir.



Les fleurs, dans le jardin, exhalent leurs senteurs
À l’approche du jour,
Le jardin est un vrai parfumeur ;
Les oiseaux lancent leurs chants
Par-dessus les branches chargées de fruits
Et les rameaux laissent tomber leurs voiles.

Le rossignol, plein d’éloquence,
Mêle son chant haut et clair
Au son des cordes et aux refrains des chansons !
Douce est la lumière du matin,
Alors que les norias tournent en chantant
Et que, dans les canaux, l’eau coule effrontément!
Regarde les branches danser
Chaque fois que la brise passe,
Tout ici n’est que charme et beauté.
Lève-toi et admire le jardin pendant que les oiseaux chantent à tue–tête.
L’eau, comme un serpent, s’échappe des bassins
Et luit parmi les plantes tel un sabre étincelant.

Lève-toi commensal, debout ! Regarde l’aube qui point !
Vois comme le vin inonde les coupes qui jettent leur éclat !
Réveille celui qui dort, tire-le de son sommeil !
Réveille aussi la belle,
Splendide comme le rayon du jour
Étoile du matin et front de lumière !
Écoute le chant du rossignol
auquel répond l’ortolan
Et remplis la coupe de cristal !

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