jeudi 15 octobre 2009

Dhû n-Nûn al-Misrî


Tomb of Egyptian saint Dhul-Nun al-Misri (AD 796-859) in Cairo's City of the dead.
Tombeau de Dhû n-Nûn al-Misrî

1. Dhû n-Nûn al-Misrî
d'après Annemarie SCHIMMEL, Dimensions mystiques de l’islam, Paris, 1997

Il naquit en Haute-Egypte, de parents nubiens.
Comme Rabî'a al-'Adawiyya, il mettait l'accent sur l'amour de Dieu: Ô Dieu, dans la foule je T'invoque: ô mon Dieu ! Mais quand je suis seul, je T'invoque: ô mon Bien-Aimé !

La ma'rifa ou connaissance intuitive de Dieu
La tradition rapporte que Dhû n-Nûn a pour la première fois professé une théorie de la ma'rifa, de la connaissance intuitive de Dieu (gnose, au sens étymologique du terme), qu'il opposait au 'ilm, la connaissance discursive et intellectuelle (théologique): Le Connaissant ('ârif) devient chaque instant de plus en plus humble, car chaque instant le rapproche de Dieu. Les Connaissants vivent sans savoir, sans science qu'ils auraient reçue, sans observation, sans description, sans découverte et aussi sans voile. Ils ne sont pas par eux-mêmes, car s'ils existent, c'est qu'ils existent en Dieu. Leurs mouvements sont provoqués par Dieu, leurs paroles sont les paroles de Dieu, qui s'expriment à travers leurs lèvres, et leur regard est le regard de Dieu, qui est venu dans leurs yeux. Car Dieu le Très-Haut a dit : Quand J'aime un serviteur, alors Je deviens son oreille, de telle sorte qu'il entende par Moi. Je deviens sa langue, de telle sorte que c'est par Moi qu'il parle et sa main, de telle sorte qu'il saisisse par Moi (hadith qudsi, in Sahîh al-Bukhârî 4.231) [un hadith qudsî est une parole divine extra-coranique citée dans la Sunna]

S'élever au-dessus de soi-même
Par l'accomplissement des oeuvres surérogatoires, s'élève au-dessus de lui-même, se débarrasse de son moi inférieur, et est investi des bonnes qualités de Dieu, jusqu'à ce que finalement il vive entièrement en Lui et agisse uniquement par Lui.

La vénération correcte du Prophète en tant qu'exemple pour l'humanité
Dhû n-Nûn a mis la vénération correcte du Prophète (sans exagération), en tant qu'exemple pour l'humanité, au centre de sa vie [sur l'amour pour le Prophète voir ici]: J'ai connu Dieu par Dieu, et j'ai connu ce qui est à côté de Dieu par l'Envoyé de Dieu et Le signe de celui qui aime Dieu est de suivre l'Ami de Dieu, c-à-d le Prophète, dans son éthique, ses actes, ses ordres et ses moeurs.

La majesté et le pouvoir infini de Dieu
Dhû n-Nûn souligne la majesté et le pouvoir infini de Dieu. Inspiré par deux noms de Dieu dans le Coran, al-muhyî ("Celui qui donne la vie") et al-mumît ("Celui qui donne la mort"), il a ainsi décrit la situation du mystique: Personne ne voit Dieu sans mourir [ à soi-même], comme personne ne voit Dieu sans revivre, car Sa Vie est éternelle, et celui qui Le voit reste de manière permanente et éternelle en Lui. C'est déjà là la théorie du fanâ' (du "mourir à soi-même" pour vivre éternellement en Dieu (baqâ).
Il avait l'habitude de ranger les noms de Dieu par paires et triplets:
Jamâl ("beauté éternelle") et Jalâl ("majesté éternelle") se résolvent en Kamâl "perfection éternelle")

La beauté de Dieu
Dieu, la perfection éternelle, à l'essence duquel aucune créature n'a un accès direct, se révèle aux hommes sous les aspects de la beauté et de la fascination, de la grâce et de la beauté, ou sous les aspects de la majesté, de la force et du pouvoir.

Toute créature adore Dieu dans sa propre langue
Le Coran enseigne que toute créature adore Dieu, chacune dans sa propre langue, que ce soit le bourdonnement d'une abeille, le parfum d'une fleur ou simplement par le lisân al-hâl, "le fait qu'elle soit ainsi et pas autrement". Ainsi la création reçoit de nouveau un sens religieux, un sens que certains ascètes avaient perdu en dénaturant la création divine, en n'y voyant qu'un voile méprisable qui les séparait de Dieu.

Prière de Dhû n-Nûn al-Misrî
Ô Dieu, je n'écoute jamais la voix d'un animal ou le bruissement d'un arbre, le murmure d'une source, ou le chant d'un oiseau, le souffle du vent, ou le grondement du tonnerre sans trouver qu'ils témoignent de Ton unicité et signalent qu'il n'y a personne d'autre comme Toi, Toi qui est Celui qui embrasse tout, l'Omniscient“

2. Dhul-Nun al-Misri
A. D'après wikipedia en français

Dhul-Nun al-Misri (Arabe ذو النون المصري; né en 796 à Akhmîm, Haute-Égypte - mort en 859) est un saint soufi égyptien. Considéré comme le saint patron des médecins au début de l'ère islamique en Égypte, il passe pour avoir introduit le concept de gnose dans l'islam.

Biographie

Dhul-Nun al-Misri est considéré comme un des saints principaux des débuts du soufisme. Étudiant sous l'autorité de nombreux maîtres il voyage beaucoup en Arabie et en Syrie où il rencontre des ermites chrétiens1. De par ses audaces et sa rupture avec la charia, il est arrêté comme hérétique et envoyé en prison à Bagdad, mais il est libéré sur les ordres du calife Jafar al-Mutawakkil impressionné par ses qualités morales et retourne au Caire où il meurt en 859, sa tombe étant encore visible dans la « cité des morts »2.
Comme alchimiste et thaumaturge, il est supposé connaitre le secret du déchiffrement des hiéroglyphes. Aucuns de ses écrits ne nous sont parvenus, mais une vaste collection d'aphorismes, poèmes et paroles continue à survivre dans la tradition orale3.
Notes:

1. André Durand, L'islam au risque de la laïcité, L'Harmattan, 2005, (ISBN 2747592332), p. 71
2. Dho'l-Nun al-Mesri, Muslim Saints and Mystics, trad. A.J. Arberry, London; Routledge & Kegan Paul 1983
3. John Esposito, The Oxford Dictionary of Islam, Oxford University Press 2003

Bibliographie

Ibn Arabi, Vie merveilleuse de Dhu-l-Nun l'Égyptien, Sindbad-Actes Sud, 1990 (ISBN 2727401574)

B. From Wikipedia, the free encyclopedia
(english)

Dhul-Nun al-Misri (Arabic: ذو النون المصري‎; born in 796 in Akhmim, Upper Egypt - 859) was an Egyptian Sufi saint. He was considered the Patron Saint of the Physicians in the early Islamic era of Egypt, and is credited with having introduced the concept of Gnosis into Islam.
Full name is; Dhul-Nun Abu Faid Thawban ibn Ibrahim أبوالفيض ثوبان بن إبراهيم.
Dhul-Nun, literately "Of the Nun", is a name that is also given to Jonah in Islamic folklore, as "nun" in ancient Arabic meant "big fish"/"whale", as it did in Aramaic where it also means "snake" (see also Nun (Bible) and Nun (letter)).
His nickname al-Misri means 'the Egyptian', a name apparently given to him by his fellows who were not themselves of Coptic decent as he was, or during his travels outside of Egypt.
Life

Dhul-Nun al-Misri is considered among the most prominent saints of early Sufism and holds a position in the Sufi chronicles as high as Junayd (d.910) and Bayazid (d.874). He studied under various teachers and travelled extensively in Arabia and Syria. The Muslim scholar and Sufi Sahl al-Tustari was one of Dhul-Nun al-Misri's students.[1] In 829 he was arrested on a charge of heresy and sent to prison in Baghdad, but after examination he was released on the caliph's orders to return to Cairo, where he died in 859; his tombstone has been preserved.[2]
A legendary alchemist and thaumaturage, he is supposed to have known the secret of the Egyptian hieroglyphs. His sayings and poems, which are extremely dense and rich in mystical imagery, emphasize knowledge or gnosis (marifah) more than fear (makhafah) or love (mahabbah), the other two major paths of spiritual realization in Sufism. None of his written works have survived, but a vast collection of poems, sayings, and aphorisms attributed to him continues to live on in oral tradition.[3]

Notes

1. Mason, Herbert W. (1995). Al-Hallaj. RoutledgeCurzon. pp. 83. ISBN 070070311X.
2. Dho'l-Nun al-Mesri, from Muslim Saints and Mystics, trans. A.J. Arberry, London; Routledge & Kegan Paul 1983
3. John Esposito, The Oxford Dictionary of Islam, Oxford University Press 2003


Ibn Arabi, Vie merveilleuse de Dhu-l-Nun l'Égyptien, Sindbad-Actes Sud, 1990 (ISBN 2727401574)

Quatrième de couverture
" Des oiseaux verts d'une espèce inconnue " voletèrent au-dessus de la dépouille de Dhû-l-Nûn quand on le transporta en terre. Ibn 'Arabî rapporte ce témoignage rendu à la sainteté de l'Egyptien dans l'hagiographie qu'il lui a consacrée, et à travers laquelle éclatent les qualités de ce maître spirituel, son savoir, son élégance d'esprit, sa bonté, son extraordinaire talent de conteur. A la fois une anthologie de ses plus beaux textes et un enseignement soufi. " Dhû-l-Nûn à travers Ibn 'Arabî, et aussi Ibn 'Arabî à travers Dhû-l-Nûn ", écrit Roger Deladrière, qui a travaillé sur les deux seuls manuscrits existants de ce texte, retrouvant ainsi un inédit du " plus grand des maîtres ".

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime particulièrement votre blog,une oasis de bien être,je viens souvent me mettre à l'ombre de ses palmiers et m'abreuver à la source rafraichissante de sa spiritualité,je me suis permis de vous emprunter quelques textes que j'ai mis sur mon propre blog.
Je vous remercie pour ce partage si précieux.
Toute mon amitié
Angelheart

Benbabaali saadane a dit…

Mon Blog accueille mes pensées comme celles d'autrui, je prends aussi et je donne... Toute main qui vient cuellir est ici en son jardin, toute lèvre qui vient se raffraîchir est ici en sa source, tout coeur qui vient s'émouvoir est ici en son sanctuaire! Merci Angelheart!
Que Dieu peuple votre coeur de tous ses chérubins!