jeudi 3 septembre 2009

Ahmed Djebbar : L’âge d’or de la science arabe


Le flamboiement culturel qui a baigné et nourri pendant plusieurs siècles toute une partie de l’humanité entre Méditerranée et océan Indien constitue un apport décisif à la fondation de la science moderne : c’est en substance la démonstration qu’apporte le mathématicien et historien des sciences Ahmed Djebbar, avec son dernier ouvrage : Une histoire de la science arabe.

Entretien.

L’image dominante aujourd’hui sur le rapport de la civilisation islamique aux sciences est celle des contraintes, des limites imposées de l’extérieur à la connaissance par le corpus religieux. Que pensez-vous de ce schéma ? L’islam doit-il être considéré comme un frein à la pensée scientifique ou comme un élément de dynamisme ?
Ahmed Djebbar.

Ce schéma date du XIXe siècle et il est erroné. Lorsqu’il s’agit des activités sociales - et la science en est une -, il vaut mieux parler des musulmans plutôt que de l’islam. Du coup, il ne s’agit plus d’une seule position par rapport à la science, mais de plusieurs, qui ont d’ailleurs varié dans le temps en fonction des rapports de forces qui s’établissaient (et qui s’établissent encore) dans la cité islamique. Le lecteur d’aujourd’hui doit savoir que ces deux sources fondamentales de l’islam, le Coran et le Hadith ( les actes et les paroles du Prophète) contiennent de nombreux encouragements à l’activité scientifique. En réalité, la question qui s’est posée aux musulmans dès le IXe siècle est la suivante : " Lorsque le Coran et le Prophète évoquent la science, de quelle science s’agit-il ? " À partir de là il y a eu, effectivement, des positions tranchées pour ou contre les sciences rationnelles, par opposition aux sciences religieuses. Il y a même eu des théologiens qui ont mis en garde contre l’excès de l’étude de la grammaire arabe ! Mais ces débats n’ont, à ma connaissance, jamais entravé le cours des choses. D’ailleurs les scientifiques ne les évoquent pas dans leurs écrits. Aujourd’hui, même les plus dogmatiques des musulmans n’osent pas opposer le message religieux à la science : ils la lui soumettent de différentes manières, soit en privilégiant les réponses du corpus religieux à celles de la recherche scientifique (comme pour la théorie de l’évolution), soit en interprétant les découvertes scientifiques comme une réalisation de ce qui est déjà annoncé dans le Coran. Mais cette position est loin d’être dominante.

Vous avez centré vos recherches sur une période de quatre siècles, qui correspond grosso modo à la domination militaro-économico-culturelle des Arabes, puis des Ottomans sur une grande partie du monde. Pourquoi ? Est-ce par souci de réévaluer cette époque de grand foisonnement culturel ? Est-ce parce que l’historiographie existante est injuste avec elle ?
Ahmed Djebbar.
C’est tout cela à la fois. D’abord, il était temps d’intégrer certains résultats de la recherche de ces dernières décennies dans un ouvrage de vulgarisation. Par leur diversité et leur richesse, et par leurs liens avec les traditions scientifiques antérieures, ces travaux poussent à réévaluer la contribution des savants des pays d’islam et à changer le regard qu’on portait sur elle. Il est temps en effet de substituer à la vision exotique de la civilisation arabo-musulmane une vision plus conforme à l’histoire, comme il est temps d’ailleurs de réévaluer l’apport scientifique du Moyen ¶ge européen. Prenons l’exemple du Maghreb et de l’Espagne : pendant longtemps, on a pensé que leur rôle en mathématiques était insignifiant. Or les recherches de ces vingt dernières années, auxquelles j’ai modestement contribué, ont révélé une riche tradition à la fois astronomique et mathématique dans ces deux régions : des instruments nouveaux y ont été conçus, des modèles planétaires y ont été discutés, la combinatoire en tant que discipline y a fait ses premiers pas et on a même découvert qu’à partir du XIIe siècle un symbolisme très élaboré avait été introduit dans l’écriture de l’algèbre et de l’arithmétique.

Qui sont les scientifiques de cette époque ? Peut-on dresser un portrait type ?
Ahmed Djebbar.
Pendant longtemps, le portait du savant musulman était incarné par Ibn Sina (Avicenne), c’est à dire un encyclopédiste, touche à tout, brillant en tout. Cette civilisation a produit de grands esprits correspondant à ce profil, comme Al-Kindi à Bagdad et Ibn Rushd (Averroès) à Cordoue puis à Marrakech. Cette catégorie de savants a effectivement innové dans plusieurs disciplines et ses membres ont été souvent proches du pouvoir politique de leur époque. Mais la majorité des scientifiques ne correspondent pas à ce profil. Ils ont bien sûr, dans leur diversité ethnique et confessionnelle, acquis une formation générale en arabe puis ils se sont spécialisés dans telle ou telle discipline. Cela dit, ils ont rarement conseillé des princes et n’ont pas toujours eu l’occasion de monnayer efficacement leur savoir. Certains d’entre eux ont même exercé un second métier pour pouvoir continuer à s’adonner à leur passion de la recherche. Parmi ces scientifiques peu connus du grand public, il y a le chimiste Jâbir Ibn Hayyan (IXe siècle) à Bagdad, l’algébriste Abû Kâmil (Xe siècle) au Caire, l’astronome Az-Zarqalî (XIe siècle) à Tolède, le médecin Ibn Al-Jazzâr (Xe s.) à Kairouan, le physicien Al-Khâzinî (XIIe s.) en Asie centrale, etc. Tous ont laissé des ouvres consistantes.

Comment la science circule-t-elle dans l’immense empire musulman ? Les processus d’acquisition, d’emprunt à la tradition, de discussion, de commentaire des savoirs antérieurs sont-ils spécifiques ?
Ahmed Djebbar.
Plusieurs éléments caractérisent ces pratiques. Il y a d’abord la multiplication des foyers scientifiques. De Samarkand, en Asie centrale, à Saragosse, en Espagne, des dizaines de pôles se sont développés, créant une réelle émulation entre les différents groupes de savants et développant entre eux des liens multiples (échanges de lettres et de livres, visites, coopération autour d’un projet). Le second élément est la langue arabe, vecteur presque exclusif de la science entre le IXe et le XIIe siècle à la fois en Asie, au Proche-Orient, au Maghreb et en Espagne. Mais, au-delà de ces spécificités, la pratique scientifique en pays d’Islam a fonctionné selon un processus universel : traduction d’ouvrages appartenant aux traditions antérieures (surtout grecque et indienne), assimilation du savoir ancien, critiques et commentaires, puis production originale et orientations nouvelles. Il faut aussi préciser que, malgré le contexte politique et idéologique imprégné par le corpus religieux, la pratique scientifique, elle, est toujours restée profane, en dehors de l’invocation de Dieu et du Prophète avec, parfois, une dédicace élogieuse en première page.

L’invention du papier ou plutôt sa fabrication sur un mode industriel a constitué une révolution de grande portée…
Ahmed Djebbar.
Vous avez raison de parler du caractère industriel de la fabrication du papier dans l’empire musulman. Des dizaines de manufactures ont été construites et des cultures nouvelles ont été développées pour les alimenter en matière première. Cette civilisation a été la première à avoir fait du papier le support matériel de l’enseignement et de la diffusion de la science. Des millions de manuscrits ont pu ainsi circuler d’un bout à l’autre de l’empire. Et il est raisonnable de penser que le développement de l’industrie du papier n’est pas étranger à l’extension de l’instruction et à la diffusion du savoir de l’époque, comme à la multiplication des bibliothèques publiques et privées.
L’un des traits spécifiques de la Renaissance en Europe est la place donnée à la critique du passé dans tous les domaines de la connaissance. Ce processus qui commence en Italie aux XIIIe et XIVe siècles débouche deux siècles après sur la révolution copernicienne, sur Galilée, puis sur le mot d’ordre cartésien de se rendre " maître et possesseur de la nature " (ce qui suppose qu’elle soit connaissable par la seule force de la raison). Démarche qui s’organise autour des valeurs fondamentales : rigueur logique, expérimentation, vérification des hypothèses.
Diriez-vous que la science arabo-musulmane penche plus du côté du Moyen Âge ou du côté de la Renaissance ?
Ahmed Djebbar.
Du côté de la Renaissance. Sans minimiser les facteurs endogènes, on peut affirmer que la Renaissance, d’abord en Italie puis dans le reste de l’Europe, n’aurait pas été possible sans les apports du Moyen ¶ge, donc sans la phase arabe de la science. Les valeurs que vous évoquez sont à l’ouvre dans la science arabe dès le IXe siècle pour certaines d’entre elles et surtout aux Xe et XIe siècles pour les autres. S’agissant de la rigueur logique, les arabes ont été les élèves des Grecs. La démarche expérimentale est au contraire le résultat d’une rupture par rapport aux conceptions anciennes. Et cette rupture s’est opérée en particulier avec le mathématicien et physicien Ibn Al-Haytham (XIe siècle). Dans l’introduction à son monumental traité d’optique (qui sera d’ailleurs traduit en latin et qui restera une référence, en Europe, jusqu’à la fin du XVIIe siècle), il affirme que la recherche scientifique procède par induction, par expérimentation et par déduction. Il applique ces principes dans ses travaux d’optique.

L’une des sciences reines de cette civilisation est la mathématique. L’invention de l’algèbre puis de l’analyse combinatoire appliquée notamment à la langue, et cela près de trois siècles avant Pascal, peuvent-elles être qualifiées d’avancées décisives vers la mathématisation des autres sciences - notamment la physique, l’astronomie, etc. ?
Ahmed Djebbar.
Les Grecs avaient déjà sérieusement avancé dans la mathématisation de l’astronomie et de la physique. Les Arabes leur ont emboîté le pas en assimilant ce qu’ils avaient réalisé, en introduisant de nouveaux outils et en étendant les domaines d’application de ces outils. Dans ce sens, l’avènement de l’algèbre et de la trigonométrie peut être considéré comme une avancée décisive. L’analyse combinatoire n’a pas eu la possibilité de se développer suffisamment, même si ses premiers résultats sont appréciables. Il lui fallait peut-être de nouveaux domaines d’application. Ils seront prospectés, avec succès, en Europe à partir du XVIIe siècle. Le contexte socioculturel de l’Europe le permettait. Et les scientifiques ont fait le reste. Au tournant du XVe siècle, nous nous trouvons devant deux sociétés, l’Europe chrétienne et ce qui restait de l’empire musulman, qui avaient à peu près le même niveau scientifique et technologique, des économies semblables, mais qui différaient totalement au niveau des structures sociales, de la nature des forces en présence et de leurs interactions. Bref, les sociétés de l’Europe chrétienne du XVe siècle vivaient une phase de mutation, fébrile et conquérante, alors que les sociétés de l’islam se débattaient encore dans les contrecoups des grands chocs des XIIe et XIIIe siècles (les Croisades et l’invasion mongole) et des affrontements idéologiques internes (entre orthodoxes et chiites).

Pourquoi le processus de mathématisation du réel n’a-t-il pu être mené jusqu’au bout ?

Ahmed Djebbar.

Au plan interne, cela tient au type de mathématiques pratiquées tout au long de la civilisation arabo-musulmane. Les outils euclidiens, même enrichis par les scientifiques arabes, n’étaient pas suffisants pour rendre compte des phénomènes physiques. Il fallait élaborer de nouveaux repères pour espérer interpréter la complexité du réel. Au plan externe, la question renvoie au rôle de la science dans la cité. En dehors de quelques initiatives significatives mais isolées, elle n’a pas fonctionné comme l’élément moteur d’un processus de développement, elle est restée spéculative. On peut même supposer que le développement socio-économique de cette civilisation n’a pas eu à orienter les préoccupations des scientifiques vers des problèmes nécessitant de nouveaux outils et de nouvelles démarches. Mais, sur cette question, il serait prématuré de trancher.

Entretien réalisé par Lucien Degoy

Article paru dans l'Humanité le 8 juin 2001
Tribune libre - Histoire

Tradução de um excerto da entrevista
“Ahmed Djebbar: L’âge d’or de la science árabe”

Traduction en portugais d'extraits de l'entretien par Mestranda: Ana Paula Cortes Penedo

Tradução de parte da entrevista
“Ahmed Djebbar: L’âge d’or de la science árabe”

O brilho cultural que banhou e alimentou durante vários séculos toda uma parte da humanidade entre o Mediterrâneo e o oceano Índico constitui um contributo decisivo para a fundação da ciência moderna: é em substância a demonstração que traz o matemático e historiador das ciências Ahmed Djebbar, com a sua última obra: Uma história da ciência árabe. Conversa.
A imagem dominante actual sobre a afinidade da civilização islâmica com as ciências é a de constrangimentos, de limites impostos do exterior ao conhecimento pelos corpos religiosos. Que pensa desta ideia? O islão deve ser considerado como um freio ao pensamento científico ou como um elemento de dinamismo?
Ahmed Djebbar. Esta ideia data do século XIX e está errada. Quando se trata de actividades sociais – e a ciência é uma delas -, é melhor falar dos muçulmanos do que do islão. De repente, já não se trata só de uma posição em relação à ciência, mas de várias, que foram variando no tempo em função das relações de forças que se estabeleceram (e que ainda se estabelecem) na cidade islâmica. O leitor da actualidade deve saber que estas duas fontes fundamentais do islão, o Corão e o Hadith (os actos e as palavras do Profeta) contêm numerosos encorajamentos à actividade científica. Na realidade, a questão que se pôs aos muçulmanos desde o século IX é a seguinte: “Quando o Corão e o Profeta evocam a ciência, de que ciência se trata?” A partir daí houve, efectivamente, posições divergentes a favor ou contra as ciências racionais, em oposição às religiosas. Existiram mesmo teólogos que acautelaram contra o excesso de estudo da gramática árabe! Mas estes debates nunca, que eu conheça, travaram o curso das coisas. Além disso os cientistas não os evocam nos seus escritos. Ainda hoje, mesmo os muçulmanos mais dogmáticos não ousam opor a mensagem religiosa à ciência: submetem-na de diferentes formas, seja privilegiando as respostas do corpo religioso às da pesquisa científica (como para a teoria da evolução), seja interpretando as descobertas científicas como uma realização do que foi anunciado no Corão. Mas esta posição está longe de ser dominante.
Centrou as suas pesquisas num período de quatro séculos, que corresponde grosso modo ao domínio militar-económico-cultural dos Árabes, em seguida dos Otomanos sobre uma grande parte do mundo. Porquê? Por preocupação de reavaliar esta época de grande desenvolvimento cultural? Porque a historiografia existente é injusta com ela?
Ahmed Djebbar. É tudo isso. Primeiro, era tempo de integrar certos resultados da pesquisa destas últimas décadas numa obra de vulgarização. Pela sua diversidade e riqueza, e pelos seus laços com as tradições científicas anteriores, estes trabalhos obrigam a reavaliar o contributo dos sábios dos territórios do islão e a mudar o olhar que se tem dele. É tempo de substituir à visão exótica da civilização arabo-muçulmana uma visão mais em conformidade com a história, como também é tempo de reavaliar o contributo científico da Idade Média Europeia. Tomemos o exemplo do Magrebe e da Espanha: durante muito tempo, pensou-se que o seu papel nas matemáticas era insignificante. Ora as pesquisas destes últimos vinte anos, para as quais contribuí modestamente, revelaram uma rica tradição astronómica e matemática nestas duas regiões: instrumentos novos foram aí concebidos, modelos planetários foram aí discutidos, o combinatório como disciplina deu aí os seus primeiros passos e descobriu-se mesmo que a partir do século XII um simbolismo muito elaborado foi introduzido na escrita da álgebra e da aritmética.
Quem são os cientistas desta época? Podemos traçar um retrato tipo?
Ahmed Djebbar:Durante muito tempo, o retrato do sábio muçulmano era incarnado por Ibn Sina (Avicena), quer dizer um enciclopedista, que sabe de tudo, brilhante em tudo. Esta civilização produziu grandes espíritos correspondentes a este perfil, como Al-Kindi em Bagdad e Ibn Rushd (Averróis) em Córdova e a seguir em Marrakech. Esta categoria de sábios efectivamente inovou em diversas disciplinas e os seus membros estiveram muitas vezes próximos do poder político da sua época. Mas a maioria dos cientistas não corresponde a este perfil. Com certeza, na sua diversidade étnica e confessional, adquiriram uma formação geral em árabe e depois especializaram-se numa determinada disciplina. Quer dizer, raramente aconselharam os príncipes e nem sempre foram eficazmente remunerados pelos seu saber. Alguns deles exerceram uma segunda profissão para poder continuar a dedicar-se à sua paixão de pesquisa. Entre estes cientistas pouco conhecidos do grande público, está o químico Jâbir Ibn Hayyan (século XI) em Toledo, o médico Ibn Al-Jazzâr (Século X) em Kairouan, o físico Al-Khâzini (século XII) na Ásia central, etc. Todos deixaram grandes obras consistentes.

Rhazès: un scientifique pluridisciplinaire persan


Al-Razi, dans le « Recueil des traités de médecine » de Gérard de Crémone, 1250-1260
Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi, connu aussi comme Razi (persan: رازی ) ou Al-Razi, ou Ar-Razi, ou Ibn Zakaria (Zakariya) ou (en latin) comme Rhazes et Rasis, (865-925) fut un scientifique pluridisciplinaire perse qui a énormément contribué dans les domaines de la médecine, l'alchimie et la philosophie. Alchimiste devenu médecin, il aurait isolé l'acide sulfurique et l'éthanol dont il initia l'utilisation médicale. S'agissant de la pratique médicale, il a vigoureusement défendu la démarche scientifique dans le diagnostic et la thérapeutique et a largement influencé la conception de l'organisation hospitalière en lien avec la formation des futurs médecins. Empiriste et rationaliste, il fut l'objet de nombreuses critiques pour son opposition à l'aristotélisme et sa libre-pensée vis-à-vis de la religion.
De nos jours son nom est commémoré avec l'institut Razi près de Téhéran et son anniversaire est célébré tous les 27 août en Iran lors de la journée de la pharmacie.

Sommaire

1 L'homme
2 Le médecin, l'enseignant et l'homme de science
3 Œuvre scientifique et médicale
3.1 Psychiatrie et psychologie
3.2 Neurologie
3.3 Petite vérole contre rougeole
3.4 Allergies et fièvre
3.5 Pharmacie
3.6 Pathologies diverses
3.7 Critique de sa démarche
4 Ethique de la médecine
5 Sur la recherche scientifique et clinique
6 Les sciences occultes
7 Notes et références
8 Bibliographie

L'homme

Razi est né dans la ville de Ray (en langage perse Razi signifie « de la ville de Ray »), une ville située au sud de Téhéran, Iran, dans le province du Khorassan et a effectué une grande partie de ses recherches dans celle-ci. Avicenne a vécu aussi un moment dans cette cité.
Il aurait d'abord été un musicien, probablement joueur de luth d'une grande virtuosité avant de se tourner vers l'alchimie, la philosophie, les mathématiques et l’astronomie. Contrairement à une idée répandue, il n'est pas le premier à dire que le monde est rond car Ératosthène, au IIIe siècle av. J.-C., avait calculé avec une assez bonne précision la circonférence terrestre et plus tard, le mathématicien indien Aryabhata l'ancien fera de même au VIe siècle. Il semblerait qu'il se soit aussi intéressé à l'orfèvrerie.
Selon certains de ses biographes, Razi aurait souffert d'une maladie des yeux provoquée par les émanations résultant de ses expériences d'alchimie qui lui aurait fait abandonné ce domaine pour s'intéresser à la médecine mais Razi aurait dit, lui-même, que sa vue avait été affectée par les lectures prolongées. Vers l'âge de trente ans, il débute donc une formation de médecin à Ray. Lettré, il est persan mais lit et écrit en arabe, il étudie les textes des Anciens grecs (Hippocrate, Galien), hindous, éventuellement traduits en syriaque puis en arabe. Les écrits de Ali ibn Rabban al-Tabari (mort vers 870) auront notamment une grande influence sur lui. Il poursuit sa formation en voyageant en Syrie, en Égypte, en Espagne complétant ses connaissances livresques de pratique clinique et expérimentale.
De retour en Orient, il est d'abord nommé médecin de la cour du prince samanide Abu Salih al-Mansur, régnant sur le royaume du Khorassan au nord de la Perse. Sa notoriété grandissant, il est chargé de la direction de l'hôpital de Ray puis du maristan (hôpital central) Muqtadari de Bagdad sous le règne du calife abbasside Al-Muktafi. La légende raconte que pour choisir l'emplacement des bâtiments à construire, il aurait fait suspendre des morceaux de viande en différents lieux de la ville et aurait choisi le site comme étant celui où la viande se décomposait le moins vite.
A la mort du souverain Al-Muktafi, en 907, Razi retourne à Ray. De nombreux étudiants l'y suivent et il y poursuit son enseignement médical. Devenu aveugle à la fin de sa vie, il décède à Ray le 27 octobre 925 (ou 932 suivant les sources), en l'an 313 du calendrier musulman.

Le médecin, l'enseignant et l'homme de science

En tant que médecin chef de l’hôpital progressiste et humaniste, Razi introduisit des pratiques radicalement nouvelles dans le soin des patients et la formation des médecins. Il distinguait en effet trois aspects de la médecine : la santé publique, la médecine préventive et le traitement des maladies spécifiques. Dans cette optique, il organisa des consultations externes, promut les soins à domicile et ouvrit l'hôpital et l'accès aux soins et aux nécessiteux et non pas seulement aux riches. Insistant sur le rôle de la médecine préventive, il se fit l'auteur du tout premier traité médical à l'usage des non-médecins fondé sur sept principes destinés à assurer la préservation de la santé :
modération et équilibre lorsque le corps est en mouvement et lorsqu'il est au repos.
modération en mangeant et en buvant.
élimination des surabondances.
amélioration et réglementation des habitats.
éviter les excès néfastes avant qu'ils ne deviennent incontrôlables.
entretenir une harmonie entre les ambitions et les résolutions.
se forcer à acquérir de bonnes habitudes notamment concernant la pratique de l'exercice physique.
Enseignant admiré et fin pédagogue, il initia la pratique des visites au chevet des malades avec ses étudiants et leur soumettait les questions, d'abord aux plus novices puis aux plus expérimentés avant de donner sa propre réponse. Il insistait sur la nécessité d'une formation continue au cours de la vie du médecins et les encourageait à prendre des notes sur leurs observations et à en discuter entre eux.
Razi est reconnu pour ses talents d'observations alliés à une grande rigueur scientifique. Il joua un rôle fondamental dans le développement de la méthode clinique, attachant une grande importance aux signes cliniques mais aussi à la symptomatologie qui devaient constituer la base d'un raisonnement menant au diagnostic puis à la thérapeutique. Il insistait sur l'importance d'allier le savoir théorique à la pratique clinique. Ce faisant, il se fit un critique sévère mais admiratif de l'œuvre de Galien qu'il jugeait manquer d'observations empiriques. Cela lui valut d'être lui même attaqué. Pratique peu courante à l'époque, Razi citait scrupuleusement ses sources scientifiques qu'elles fussent grecques ou arabes.
Contrairement à l'usage d'alors, il associait à la démarche de soin le malade lui-même (dont il estimait que l'état psychologique conditionnait la réussite du traitement) mais aussi l'entourage du malade : « Il faut que les malades et ses proches soient avec le médecin et non contre lui, qu’ils ne lui cachent rien des états du malade et de son comportement. » Dans cette même approche globale de la maladie, il insistait aussi sur le rôle de la diététique dans le soin et la prévention des maladies.
Utilisant ses connaissance en chimie pour son activité médicale, on peut à juste titre le considérer comme un père fondateur de la thérapeutique iatrochimique (l'usage de substance chimique pour soigner des maladies). Il œuvra pour la constitution de la pharmacologie comme discipline médicale à part entière et le chapitre qui est consacré dans son traité Kitab al-Hawi restera une référence jusqu'au XVIIe siècle en Europe. Néanmoins, il alerta très tôt ses contemporains sur l'usage inconsidéré de médicaments et les difficultés résultant de la polypharmacie (l'usage de plusieurs médicaments à la fois).
Ibn al-Nadim identifie cinq domaines dans lesquels Razi s'est distingué :
Razi a été reconnu comme le meilleur médecin de son temps pour avoir pleinement compris et appliqué les connaissances médicales grecques ;
il a voyagé dans de nombreux territoires. Ses visites répétées à Bagdad et ses services à de nombreux princes et souverains sont connus de plusieurs sources ;
il a été un enseignant en médecine qui a attiré de nombreux étudiants, que ceux-ci soient débutants ou non.
il était reconnu comme compatissant, gentil, droit, et dévoué au service de ses malades qu'ils soient riches ou pauvres.
il a été un lecteur et un écrivain prolifique.
Rétrospectivement, on peut ajouter à cette liste son rôle majeur dans le développement d'une médecine scientifique basée sur les faits et une vision très moderne de la médecine hospitalière associant clinique scientifique, formation universitaire et souci de santé publique. Considéré aussi comme le père de la pédiatrie.
Œuvre scientifique et médicale

Razi pratiquait de nombreuses spécialités médicales : chirurgie, gynécologie, obstétrique, ophtalmologie…
Razi a écrit 184 livres et articles dans plusieurs domaines scientifiques, dont 61 relevant de la médecine, tous en langue arabe. Ses principaux ouvrages sont :
En médecine
Kitab al-Hawi fi al-Tibb Somme médicale en 22 volumes en partie posthume qui reprend les connaissances d'auteurs plus anciens sous forme de longs extraits aux références précises et des commentaires, enseignements et observations de Razi. Traduit en latin au XIIIe siècle, sous le titre Liber Continens, il exercera une profonde influence sur la médecine occidentale, ainsi aux côtés de neuf autres ouvrages, il constituera le fonds de la bibliothèque de la Faculté de Médecine de Paris en 1395.
Kitab al-Mansuri fi al-Tibb (Livre de médecine pour Mansur) Traité médical plus général dédicacé au souverain samanide de Ray, Abu Salih al-Mansur.
Kitab fi al-jadari wa-al-hasbah (La variole et rougeole)
Kitab ila man la yahduruhu al-tabib (Livre pour qui n'a pas accès à un médecin)
Shukuk 'ala alinusor (Doutes sur Galien) Essai critique sur la théorie de Galien et sur la façon dont ses successeurs s'en servent avuglément
Al-Teb al Molooki (Médecine royale)
al-Murshid aw al-Fusul (Aphorismes) Guide du médecin nomade
En chimie
At-Tadbîr
Sirr Al-Asraar


Psychiatrie et psychologie

Razi est l'auteur d'un des tout premiers traités de psychologie et de psychiatrie. L'hôpital qu'il dirigea à Bagdad fut le premier à posséder un service pour les malades mentaux.
Neurologie [modifier]
Razi s'intéressa aussi à la neurologie : il décrivit le rôle moteur et sensitif des nerfs en identifiant 7 des nerfs craniens et 31 des nerfs spinaux par un nombre référant à leur position anatomique depuis le nerf optique jusqu'au nerf hypoglosse. Sur le plan fonctionnel, il établit le lien certains signes cliniques et la localisation anatomique d'une lésion.


Petite vérole contre rougeole

Dans le monde méditerranéen1, après les écrits du médecin syriaque Aaron d'Alexandrie en 6222,3, Razi, en tant que médecin en chef à l'hôpital de Bagdad, a fourni une des premières descriptions connues de la petite vérole et la distingue nettement de la rougeole :
«La variole apparaît lorsque le sang est infecté et se met à bouillir de telle sorte que des vapeurs s’en dégagent. Ainsi, le sang des enfants (qui ressemble à des secrétions humides s’écoulant sur la peau) se transforme en un sang riche qui possède la couleur du vin parvenu à maturité. A ce stade, La variole se manifeste essentiellement comme des bulles qu’on trouve dans le vin - (sous forme de vésicules) - ... cette maladie peut aussi survenir à d'autres moments - (c’est à dire, pas seulement dans l'enfance) -. La meilleure chose à faire au cours de cette première phase est de s’éloigner de la maladie, pour éviter qu’elle se transforme en épidémie.»
La valeur de son diagnostic est confirmé par l'Encyclopædia Britannica (1911), qui établit : « Les sources les plus dignes de confiance qui font état de l'existence précoce de cette maladie sont à mettre au compte de Rhazes du IXe, par qui les symptômes sont clairement décrits, sa pathologie expliquée par une théorie humorale ou de fermentation, et des prescriptions données pour son traitement. »
Écrit par Razi, l'al-Judari wa al-Hasbah a été le premier livre sur cette maladie, et a été traduit en plus d'une douzaine de langues. Son manque de dogmatisme et sa confiance hippocratique sur les observations cliniques montre les méthodes médicales de Razi :
« L'éruption de la petite vérole est précédée par une fièvre continue, douleur dans le dos, démangeaisons dans le nez et frayeurs dans le sommeil. Ce sont les symptômes les plus particuliers de son arrivée, surtout une douleur dans le dos avec de la fièvre, avec aussi des picotements que les patients ressentent sur leur corps, une plénitude du visage qui avec le temps va et vient ; une couleur enflammée, et une rougeur intense dans les deux joues, une rougeur dans les deux yeux, une lourdeur du corps entier, un grand malaise, the symptoms of which are stretching and yawning, une douleur dans la gorge et la poitrine, avec une difficulté légère dans la respiration et de la toux, une sécheresse du souffle, une salive épaisse et un enrouement de la voix, douleurs et une lourdeur de la tête, inquiétude, nausée et anxiété (avec cette différence que l'inquiétude, la nausée et l'anxiété sont plus fréquents avec la rougeole qu'avec la petite vérole, avec d'un autre côté, la douleur dans le dos qui est plus particulier à la petite vérole qu'à la rougeole) chaleur dans le corps entier, un colon enflammé, et une rougeur brillante, surtout une rougeur intense des gencives. »
Razi est également le premier dans le monde méditerranéen à différencier clairement la petite vérole de la varicelle.

Allergies et fièvre

Razi a découvert l'asthme allergique, et aurait été la première personne à avoir écrit un traité sur l'allergie et l'immunologie. Dans le traité Sense of Smelling il explique l'apparition de rhinites lorsque l'on sent une rose au printemps, traite des rhinites saisonières, qui sont identiques à l'asthme allergique ou le rhume des foins. Razi aurait été le premier à comprendre que la fièvre était un mécanisme naturel de défense du corps humain.
Pharmacie [modifier]
Rhazes a contribué à la pratique précoce de la pharmacie grâce à des textes, mais aussi par d'autres manières. On peut citer l'introduction d'onguents au mercure, le développement d'outils comme le mortier, spatules et fioles qui seront en usage dans les pharmacies jusqu'au début du XXe.


Pathologies diverses

Il décrivit de nombreuses pathologies comme la goutte, les calculs rénaux et vésicaux, la variole, la rougeole, le rhume des foins. Il a en outre classé les maladies en trois catégories : celles qui sont curables; celles qui peuvent être curables; et celles qui sont incurables.


Critique de sa démarche
Toutefois, la démarche de Razi ne possède pas encore de dimension systématique et ses successeurs, Ali ibn al-`Abbas al-Majusi, le premier reprocheront à ses écrits le manque d'ordre et de synthèse. En effet par son attachement à l'empirique et sa méfiance vis-à-vis du théorique, Razi ne cherchent pas à organiser les maladies en grandes familles de symptômes.
Ethique de la médecine [modifier]

Au niveau professionnel, Razi a introduit beaucoup d'idées médicales et psychologiques utiles et progressives. Il s'est aussi attaqué aux charlatans et faux docteurs qui parcouraient les villes et les campagnes pour vendre leurs prétendus médicaments. En même temps, il affirmait que les docteurs, malgré leur savoir, n'avaient pas les réponses à tous les problèmes médicaux et ne pouvaient pas guérir toutes les maladies. Néanmoins, pour être plus efficaces dans leurs soins, Razi a exhorté les praticiens à garder des connaissances à jour en étudiant continuellement des livres médicaux et à faire connaître toute nouvelle information.
Sur la recherche scientifique et clinique [modifier]

Dans son ouvrage de critique à propos de Galien, Razi propose quatre raisons permettant d'expliquer pourquoi les grands hommes peuvent commettre des erreurs par :
négligence, étant trop sûrs d'eux-mêmes
légèreté d'esprit ou indifférence
la tentation de vouloir confirmer ses propres idées ou l'impétuosité due au fait d'être convaincu d'avoir raison
la cristallisation du savoir ancien et le refus d'accepter l'idée que de nouvelles données ou de nouvelles idées puissent faire en sorte que le savoir d'aujourd'hui dépasse finalement celui des générations précédentes

Les sciences occultes

Il a été favorable à l'alchimie. J. Ruska (Al-Razi's Buch Geheimnis der Geheimnisse, 1937, rééd. 1973) lui attribue un livre qui a eu un grand impact sur l'Occident du Moyen Âge : le Secret des secrets, une encyclopédie sur la politique, la morale, la physiognomonie, l'astrologie, etc.
Notes et références

1 La première description de la variole dans le monde chinois date de 340 environ et est due à Ge Hong, en Inde elle est due à Vagbhata vers le septième siècle. R. W. Nicholas, « The Goddess Sitala and Epidemic Smallpox in Bengal », Journal of Asian Studies, XLI, 1, 1981, p. 26
2 R. W. Nicholas, « The Goddess Sitala and Epidemic Smallpox in Bengal », Journal of Asian Studies, XLI, 1, 1981, p. 26
3 D. R. Hopkins, The Greatest Killer: Smallpox in History, University of Chicago Press, Chicago, 2002, p. 166

الرازي عالم وطبيب فارسي

أبو بكر محمد بن يحيى بن زكريا الرازي عالم وطبيب فارسي. (ح. هـ/864 م - شعبان هـ/ نوفمبر 923 م)، ولد في مدينة الري في خراسان ببلاد فارس.
درس الرياضيات والطب والفلسفة والفلك والكيمياء والمنطق والأدب.
في الري اشتهر الرازي وجاب البلاد وعمل رئيسا للبيمارستان المعتضدي له الكثير من الرسائل في شتى مجالات الأمراض وكتب في كل فروع الطب والمعرفة في ذلك العصر، وقد ترجم بعضها إلى اللاتينية لتستمر المراجع الرئيسية في الطب حتى القرن السابع عشر، ومن أعظم كتبه "تاريخ الطب" وكتاب "المنصوري" في الطب و كتاب "الأدوية المفردة" الذي يتضمن الوصف الدقيق لتشريح أعضاء الجسم. هو أول من ابتكر خيوط الجراحة، وصنع المراهم، وله مؤلفات في الصيدلة ساهمت في تقدم علم العقاقير كتاب ومقال في مختلف جوانب العلوم.


لقد سجل مؤرخوا الطب و العلوم في العصور الوسطى آراء مختلفة ومتضاربة عن حياة العالم العربي أبي بكر محمد بن يحيى بن زكريا الرازي ، ذلك الطبيب الفيلسوف الذي تمتاز مؤلفاته وكلها باللغة العربية ، بأصالة البحث وسلامة التفكير . وكان مولده في بلدة الري ، بالقرب من مدينة طهران الحديثة. وعلى الأرجح أنه ولد في سنة هـ / 865 م. وكان من رأي الرازي أن يتعلم الطلاب صناعة الطب في المدن الكبيرة المزدحمة بالسكان ، حيث يكثر المرضى ويزاول المهرة من الأطباء مهنتهم. ولذلك أمضى ريعان شبابه في مدينة السلام، فدرس الطب في بيمارستان بغداد. وقد أخطأ المؤرخون في ظنهم أن الرازي تعلم الطب بعد أن كبر في السن . وتوصلت إلى معرفة هذه الحقيقة من نص في مخطوط بخزانة بودليانا بأكسفورد ، وعنوانه " تجارب البيمارستان " مما كتبه محمد بن ببغداد في حداثته "، ونشر هذا النص مرفقا بمقتطفات في نفس الموضوع، اقتبستها من كتب الرازي التي ألفها بعد أن كملت خبرته ، وفيها يشهد أسلوبه بالاعتداد برأيه الخاص.
بعد إتمام دراساته الطبية في بغداد، عاد الرازي إلى مدينة الري بدعوة من حاكمها، منصور بن إسحاق، ليتولى إدارة بيمارستان الري. وقد ألف الرازي لهذا الحاكم كتابه "المنصوري في الطب" ثم "الطب الروحاني" وكلاهما متمم للآخر، فيختص الأول بأمراض الجسم، والثاني بأمراض النفس. واشتهر الرازي في مدينة الري، ثم انتقل منها ثانيه إلى بغداد ليتولى رئاسة البيمارستان المعتضدي الجديد ، الذي أنشأه الخليفة المعتضد بالله م). وعلى ذلك فقد أخطأ ابن أبي أصيبعة في قوله أن الرازي كان ساعورا للبيمارستان العضدي الذي أنشأه عضد الدولة م)، ثم صحح ابن أبي أصيبهة خطأه بقوله "والذي صح عندي أن الرازي كان أقدم زمانا من عضد الدولة ولم يذكر ابن أبي أصيبعة البيمارستان المعتضدي إطلاقا في مقاله المطول في الرازي. شغل مناصب مرموقة في الري وسافر ولكنه أمضى الشطر الأخير من حياته بمدينة الري، وكان قد أصابه الماء الأزرق في عينيه، ثم فقد بصره وتوفى في مسقط م.
يتضح لنا تواضع الرازي وتقشفه في مجرى حياته من كلماته في كتاب "السيرة الفلسفية" حيث يقول: "ولا ظهر مني على شره في جمع المال وسرف فيه ولا على منازعات الناس ومخاصماتهم وظلمهم، بل المعلوم مني ضد ذلك كله والتجافي عن كثير من حقوقي. وأما حالتي في مطعمي ومشربي ولهوي فقد يعلم من يكثر مشاهدة ذلك مني أني لم أتعد إلى طرف الإفراط وكذلك في سائر أحوالي مما يشاهده هذا من ملبس أو مركوب أو خادم أو جارية وفي الفصل الأول من كتابه "الطب الروحاني"، "في فضل العقل ومدحه"، يؤكد الرازي أن العقل هو المرجع الأعلى الذي نرجع إليه ، " ولا نجعله، وهو الحاكم، محكوما عليه، ولا هو الزمام ، مزموما ولا، وهو المتبوع، تابعا، بل نرجع في الأمور إليه ونعتبرها به ونعتمد فيها عليه." .
كان الطبيب في عصر الرازي فيلسوفا، وكانت الفلسفة ميزانا توزن به الأمور والنظريات العلمية التي سجلها الأطباء في المخطوطات القديمة عبر السنين وكان الرازي مؤمنا بفلسفة سقراط الحكيم ق. م)، فيقول، أن الفارق بينهما في الكم وليس في الكيف. ويدافع عن سيرة سقراط الفلسفية، فيقول: أنالعلماء إنما يذكرون الفترة الأولى من حياة سقراط، حينما كان زاهدا وسلك طريق النساك. ثم يضيف أنه كان قد وهب نفسه للعلم في بدء حياته لأنه أحب الفلسفة حبا صادقا، ولكنه عاش بعد ذلك معيشة طبيعية.
كان الرازي مؤمنا باستمرار التقدم في البحوث الطبية، ولا يتم ذلك، على حد قوله، إلا بدراسة كتب الأوائل، فيذكر في كتابه "المنصوري في الطب " ما هذا نصه: هذه صناعة لا تمكن الإنسان الواحد إذا لم يحتذ فيها على مثال من تقدمه أن يلحق فيها كثير شيء ولو أفنى جميع عمره فيها لأن مقدارها أطول من مقدار عمر الإنسان بكثير. وليست هذه الصناعة فقط بل جل الصناعات كذلك. وإنما أدرك من أدرك من هذه الصناعة إلى هذه الغاية في ألوف من السنين ألوف، من الرجال. فإذا اقتدى المقتدي أثرهم صار أدركهم كلهم له في زمان قصير. وصار كمن عمر تلك السنين وعنى بتلك العنايات . وإن هو لم ينظر في إدراكهم، فكم عساه يمكنه أن يشاهد في عمره. وكم مقدار ما تبلغ تجربته واستخراجه ولو كان أذكى الناس وأشدهم عناية بهذا الباب. على أن من لم ينظر في الكتب ولم يفهم صورة العلل في نفسه قبل مشاهدتها، فهو وإن شاهدها مرات كثيرة، أغفلها ومر بها صفحا ولم يعرفها البتة" ويقول في كتابه "في محنة الطبيب وتعيينه"، نقلا عن جالينوس وليس يمنع من عني في أي زمان كان أن يصير أفضل من أبوقراط ".

[عدل]كتب الرازي الطبية

يذكر كل من ابن النديم و القفطي أن الرازي كان قد دون أسماء مؤلفاته في "فهرست" وضعه لذلك الغرض . ومن المعروف أن النسخ المخطوطة لهذه المقالة قد ضاعت مع مؤلفات الرازي المفقودة. ويزيد عدد كتب الرازي على المائتي كتاب في الطب والفلسفة والكيمياء وفروع المعرفة الأخرى. ويتراوح حجمها بين الموسوعات الضخمة والمقالات القصيرة ويجدر بنا أن نوضح هنا الإبهام الشديد الذي يشوب كلا من "الحاوي في الطب" و "الجامع الكبير". وقد أخطأ مؤرخو الطب القدامى والمحدثون في اعتبار ذلك العنوانين كأنهما لكتاب واحد فقط، وذلك لترادف معنى كلمتي الحاوي والجامع.
تمت ترجمة كتب الرازي إلى اللغة اللاتينية و لا سيما في الطب و الفيزياء و الكيمياء كما ترجم القسم الأخير منها إلى اللغات الأوروبية الحديثة و درست في الجامعات الأوروبية لا سيما في هولندا حيث كانت كتب الرازي من المراجع الرئيسية في جامعات هولندا حتى القرن السابع عشر.
[عدل]كتاب الحاوي في الطب

يعتبر من أكثر كتب الرازي أهمية وقد وصفه بموسوعة عظيمة في الطب تحتوي على ملخصات كثيرة من مؤلفين إغريق و هنود إضافة إلى ملاحظاته الدقيقة وتجاربه الخاصة وقد ترجم الحاوي كتبه من اللغه العربيه إلى اللغة الاتينية و طبع لأول مرة في بريشيا في شمال إيطاليا وقد أعيد طبعه مرارا في البندقية في القرن السادس عشر الميلادي وتتضح مهارة الرازي في هذا المؤلف الضخم ويكاد يجمع مؤرخو الرازي بأنه لم يتم الكتاب بنفسه و لكن تلاميذه هم الذين أكملوه.
[عدل]كتاب "في الفصد والحجامة"
ألف جالينوس م تقريبا) كتابا في الفصد في ثلاثة مقالات، وخصص المقالتين الأولى والثانية من هذا الكتاب لمناقضة أرسطوطاليس من مدرسة الإسكندرية القديمة، القرن الرابع ق. م- القرن الثالث ق. م)، ثم تلاميذ أرسطوطاليس وكانوا جميعا يمنعون من الفصد، ظنا منهم بأنه يجلب المرض.
ذكر جالينوس في المقالة الثالثة ما يراه من العلاج بالقصد. وكان الرازي يؤمن بأن القصد مفيد لعلاج بعض الأمراض. قرأت كتاب الرازي "في الفصد والحجامة" أربع عشرة مقالة- بحثا عن تجربة المقارنة التي دونها في مذكراته الخاصة "الحاوي في الطب"، وكنت قد نشرت عنها كلمة وجيزة وملخصها "أن الرازي قسم عددا من المرضى المصابين بمرض السرسام (التهاب سحائي) إلى مجموعتين. ثم فصد جميع أفراد المجموعة الأولى وترك أفراد المجموعة الثانية بدون فصد، يقول: وتركت متعمدا جماعة استدني بذلك رأيا" ولم أعثر على هذه التجربة الشيقة في كتاب "الفصد والحجامة" ولكني كوفئت بمعلومات جديدة، لم يسبق نشرها، عن الرازي، حيث يقول: "وقد كان بمدينة مصر رجل بغدادي يتصرف في خدمة السلطان. وكان يلزمني تدبيره، وسنه يومئذ نيف وسبعون سنة. كنت أفصده في كل خمسة وعشرين يوما وما يقرب منها، في جميع الأزمنة واحتمال زيارة الرازي هذا الشيخ المسن في مصر أكثر من احتمال توجه هذا المريض مرة في خمسة وعشرين يوما إلى مدينة الري أو إلى بغداد. ومن الطريف أن يقول الرازي في كتاب "في الفصد والحجامة": "وخبرني بعض من كنت أتعلم عنده الفصد أنه عسر عليه إخراج عرق امرأة، فنهرها وزجرها ولكمها فبرزت عروقها ففصدها للوقت، واعتذر إليها وأخبرها بحيلته". كما يقول في نفس الكتاب: "وأخبرني من كنت أقرأ عليه أن المأمون افتصد. فلما أق وقت التثنية عسر خروج الدم، فأحضر المتطببين، فكل أشار بما لم يقبله. وحضر المجلس من ضمن خروج الدم بأسهل الوجوه، بعد أن يزول من حضر. فلما زالوا امتص العروق، فأنزل في فمه في الوقت".
وإذا أمعنا النظر في قول الرازي: "وأخبرني من كنت أقرأ عليه أن المأمون افتصد"ثم قوله"وخبرني بعض من كنت أتعلم عنه الفصد" لا ستدللنا على أن الرازي درس الطب على أستاذ طيب، ولكنه تعلم الفصد عند فصاد من غير الأطباء، ممن كانوا يمارسون "أعمال الطب الجزئية".
يقول الرازي في هذا الكتاب أيضا "وقد رأيت بمدينة السلام رجلا من ولد أحمد بن عبد الملك الزيات وسنه نيف، وأربعون سنة. وكان من قصافة البدن وصفرة اللون على غاية. وكان يعرض له في كل شهر أو ما زاد قليلا أن يحمر جسمه ويختنق كأن نفسه تميط، حتى يلجأ إلى الفصد. وكان يخرج من الدم قدر خمسة عشر درهما كيلا، فكان يأنس بالراحة في الوقت. وكان الذي يعرض لهذا احتراف الدم لا كثرته. وأيضا كان هذا الرجل قد قرأ كثيرا من كتب جالينوس على معلم، ولم تكن له دربة ولا خدمة". وتدلنا هذه القصة على اسم طبيب معاصر للرازي، لم يقرن دراسة العلم بالعمل، فبقي متخلفا في مهنته. فهذا طبيب من أطباء القرن الرابع الهجري عرفنا الرازي به وبمدى تعلمه صناعة الطب.
يقول الرازي في كتاب "المرشد أو الفصول": "ليس يكفي في أحكام صناعة الطب قراءة كتبها. بل يحتاج مع ذلك إلى مزاولة المرضى. إلا أن من قرأ الكتب ثم زاول المرضى. يستفيد من قبل التجربة كثيرا. ومن زاول المرضى من غير أن يقرأ الكتب، يفوته ويذهب عنه دلائل كثيرة، ولا يشعر بها البتة. ولا يمكن أن يلحق بها في مقدار عمره، ولو كان أكثر الناس مزاولة للمرضى ما يلحقه قارىء الكتب مع ادنى مزاولة، فيكون كما ذكر الله عز وجل: (وكأين من آية في السموات والأرض يمرون ) .
[عدل]كتاب "الشكوك على جالينوس"
هذا كتاب غزير المادة، ولم يطبع حتى الآن. وينقد الرازي لا هذا الكتاب ثمانية وعشرين كتابا من كتب جالينوس، أولها كتاب "البرهان" ، وآخرها كتاب "النبض الكبير" وأن مقتطفات الرازي من كتاب "البرهان" لجديرة بالدراسة المتعمقة، فقد كان الجزء الأكبر من هذا الكتاب الفلسفي مفقودا في زمان حنين بن إسحاق اليونانية لبعض مقالات هذا الكتاب. ويقول حنين ابن إسحاق أنه سافر إلى مدينة الإسكندرية ، باحثا عن المخطوطات النادرة الموجود لهذا الكتاب القيم .
إن نقد الرازي لكتب جالينوس دليل قوي على اتجاه جديد محمود بين علماء العالم الإسلاميي، فكم من أجيال توارثت النظريات والآراء العلمية الخاطئة دون أن يجرؤ أحد على نقدها أو تعديلها، خشية الخروج على العرف السائد. يقول الرازي في مقدمة كتاب "الشكوك على جالينوس ": "إني لا أعلم أن كثيرا من الناس يستجهلونني في تأليف هذا الكتاب، وكثيرا منهم يلومونني ويعنفونني أو كان يجزي إلى تحليتي تحلية من يقصد باستغنام واستلذاذ منه كذلك، إلى مناقضة رجل مثل جالينوس، في جلالته ومعرفته وتقدمه في جميع أجزاء الفلسفة، ومكانه منها؟ وأجد أنا لذلك يعلم الله مضضا في نفسي. إذ كنت قد بليت بمقابلة من هو أعظم الخلق على منة، وأكثرهم لي منفعة، وبه اهتديت، وأثره اقتفيت، ومن بحره استقيت".
وهذه مقدمة شيقة لما نسميه الآن بنقد الكتب وتقريظها، وتعبر عن الحقيقة إلى حد بعيد. فإن لجالينوس الفضل الأول في بناء صرح الطب، فقد أسهم بنصيب وافر في عامة فروع الطب، وخاصة في علمي التشريح ووظائف الأعضاء، بالإضافة إلى ما حفظ لنا في نصوص كتبه من مقتطفات من تراث الأوائل الذي قد فقد أغلبه.
ثم يتكلم الرازي كأستاذ عالم ناقد، فيقول "لكن صناعة الطب كالفلسفة لا تحتمل التسليم للرؤساء والقبول منهم، ولا مساهمتهم وترك الاستقصاء عليهم. ولا الفيلسوف يحب ذلك من تلاميذه والمتعلمين منه.. وأما من لامني وجهلني في استخراج هذه الشكوك والكلام فيها، فإني لا أرتفع به، ولا أعده فيلسوفا. إذ كان قد نبذ سنة الفلاسفة وراء ظهره وتمسك بسنة الرعاع من تقليد الرؤساء وترك الاعتراض عليهم". ويستشهد الرازي بقول ينسب إلى أرسطوطاليس، فيقول "اختلف الحق وفلاطن- وكلاهما لنا صديق (إلا أن الحق أصدق من فلاطن". كان جالينوس نفسه سليط اللسان، ويتضح ذلك جليا لكل من يقرأ كتبه. ويقول الرازي في ذلك: "ولا أحسب نجا منه أحد من الفلاسفة ولا من الأطباء إلا مشدوخا، وجل كلامه عليهم حق، بل لو شئت لقلت كله حق".
يؤمن الرازي بأن "الصناعات لا تزال تزداد وتقرب من الكمال على الايام، وتجعل ما استخرجه الرجل القديم في الزمان ، الطويل (في متناول) الذي جاء من بعده في الزمان القصير حتى يحكمه، ويصير سببا يسهل له استخراج غيره به فيكون ، مثل القدماء في هذا الموضع مثل المكتسبين، ومثل من يجيء من بعد مثل المورثين المسهل لهم ما ورثوا اكتسابا أكثر وأكثر".
وإني لأقدر الصعوبات الجمة التي سوف يلقاها كل من يرمى إلى نشر كتاب "الشكوك على جالينوس" للرازي نشرا علميا محققا، لما في مخطوطاته الثلاثة من خروم وأخطاء، ومصطلحات طبية وأخرى فلسافية عسرة الفهم، كما أن الخط في المخطوطات الثلاثة دقيق وغير واضح. وكم رجعت إلى مخطوطات لكتب جالينوس بحثا عما يقتطفه الرازي منها، حتى أفهم قصد جالينوس، فيفتح لي ذلك مستغلق قول الرازي. واكتفى هنا بان أورد أمثلة قليلة من مادة كتاب "الشكوك على جالينوس"
يبين الرازي في نقده لكتاب "البرهان" ما أهمله جالينوس من ملائمة العين لوظيفتها باتساع الناظرين في الظلمة وضيقها في النور، ومنها قوله (أي قول جالينوس): أنا إذا غمضنا إحدى العينين اتسع ثقب الناظر في الأخرى فنعلم يقينا أنه يملؤه جوهر جسمي". ويقول الرازي ردا على ذلك مباشرة: "و (ولو) كان هذا الجوهر الجسمي لا يجرى إليه إلا في حال تغمض الأخرى، لم يكن يتسعان جميعا في حالة ويضيقان في أخرى. وقد نجد النواظر كلها تتسع في الظلمة وتضيق في الضوء. هذا أحد ما ذهب على جالينوس، فلم يدركه، ولا خبر بمنفعته. والمنفعة في ذلك انه لما كان النور شديد التأثير في حاسة البصر حتى أنه يؤذيها ويؤلمها بأفرأط، والظلمة مانعة من الإبصار، احتاج البصر إلى اعتدال منهما يقع معه الإبصار بغير أذى، فهيئت العين هيئة يمكن معها أن يتسع ثقبها في حالة ويضيق في أخرى، لكن إذا كان المبصر في موضع نير جدا، أضاق فوصل من النور بمقدار ما يبصر به ولا يؤذي. وإذا كان في هواء أقل نورا، اتسع ليصل من النور أيضا ما يقع به الإبصار. كرجل له بستان يجري إليه الماء في بربخ معلوم كيلا يفسد كثرته ولا يقصر قلته. فجعل على فم هذا البربخ لوحا وصماما، يزن به الماء ليدخل بقدر حاجته. فمتى نقص الماء، شاله عن فم البربخ بقدر الحاجة ومتى زاد مدة عليه بقدر الحاجة أيضا.
وأما اتساع أحد الناظرين في حال تغميض الأخرى، فلأن الحاس الأول متى فاته من المبصر بعين واحدة ما فات، يروم أن يستدرك ذلك بالعين الأخرى، فيوسع لذلك ثقب العين المتهيء لذلك ليكشف الشبح من الجليدية بمقدار ما اقتسر عنه من العين الأخرى، أو يقارب ذلك بأكثر ما يمكن. كالرجل الذي يجري إلى بستانه ما يكفيه من الماء في مجريين. فحدث على أحدنا حادث، فاستدرك سعة المجرى الآخر ما فاته من المجرى المنسد. فقد بان أن العلة في اتساع أحد الناظرين في حال تغميض العين الأخرى ليس هو أن جوهرا جسميا يجري إلى الأخرى إذ كانا قد يتسعان ويضيقان في حال وهما مفتوحتان ليكون الاستدراك بالكشف عن الجليدية من المبصر ما فات في الآخر .
يقول الرازي: "وقد أفردت للنظر في هذا الرأي مقالة ضخمة وبينت أن الإبصار يكون بتشبح الأشباح في البصر" وجدير بمؤرخي الطب أن يبحثوا في دور الكتب التي لم تفهرس مخطوطاتها بعد، عن هذه المقالة الضخمة التي يذكرها الرازي. ويثبت مؤرخو العصور الوسطى المؤلفات الآتية للرازي في الإبصار، وكلها في حكم المفقودة: "كتاب في فضل العين على سائر الحواس"، "مقالة في المنفعة في أطراف الأجفان دائما"، "مقالة في العلة التي من أجلها تضيق النواظر في الضوء وتتسع في الظلمة"، "كتاب في شروط النظر"، و" مقالة في علاج العين بالحديد".
ومن المعروف أن الرازي كان طبيبا إكلنيكييا عظيما وفي النص التالي ما يدل أيضا على أنه كان جراحا ماهرا. ففي نقده للجزء الأول من كتاب جالينوس "في تركيب الأدوية" يقول الرازي: "فأما كتاب "قاطاجانس" فالإنسان أن يلزمه ويعدله بالحق على تطويله وتكريره الكلام في تلك المراهم، كأنه لا يشفق على الزمان، أو ليس له شغل هو أولى به. وجل تلك المراهم مما لا نستعملها نحن قط، على كثر عنايتنا لصناعة الجراحات، ومعالجة الرديئة منها، ولم نر أحدا من أصحاب الجراحات استعملها. إلا أن الإنسان أيضا يجب أن يمدحه غاية المدح ويقرظه لما علمنا في فيه من مداواة جراحات العصب. وهذا أمر عظيم من منافع هذا الكتاب".
وفي كتاب "الشكوك على جالينوس" ينقد الرازي كتاب جالينوس "في البحران" ، فيقول: "ما يتضارب العلم مع العمل، فإن جالينوس يصور الحميات بصور ثابتة أو قريبة من الثابتة، محددا أوقاتها الأربعة: الابتداء والتزيد والمنتهى ولانحطاط. وغذا طلب الطبيب ذلك بالفعل وقعت الشكوك المغلظة"، ولا يلاحظ ذلك إلا من كثرت تجربته واشتدت عنايته وزاد تفقده للأمراض فكم من مرة رأى الرازي الحمى تبتديء بنافض يشبه نافض الغب، وتصعد صعودها، ثم تصير بعد ذلك إلى حمى يوم فيبرأ المريض برءا سريعا. ويعدد الرازي حالات أخرى كثيرة غير هذه، ثم يقول في مرض أصابه فجأة: "ومنذ قريب حممت وأنا على سفر، وظهر اليرقان بي، وهو شيء لم يعتريني قط، من غير يوم النوبة في العين، وفي الماء، وذلك إني لما رأيت الماء صبيحة تلك الليلة قلت: انظروا إلى عيني، لما رأيت اليرقان في الماء. فأخبروني بما فيها منه. ثم لم يكن إلا خيرا. وكم ترصدت في البيمارستان ببغداد وفي الري، وفي منزلي، سنين كثيرة هذه المعاني وأثبت أسماء من كان أمره جرى على حكم هذه الكتب، وأسماء من جرت حالته على خلاف ذلك (كل) على حدة. فلم يكن عدد من جرى أمره منهم على الخلاف بأقل عددا فينبغي أن يطرح ولا يعبأ به، كحكم سائر الصناعات بل شيء كثير لا ينبغي لعاقل محترس أن يثق معه بهذه الطريقة غاية الثقة ويركن إليها، ويطلق القول بتقدمة المعرفة، أو ينزع إلى العلاج والتدبر بحسبها. وذلك أن من جرى أمره على الخلاف قد كانوا على الستمائة من نحو ألفي مريض ومن ذلك أمسكت عن الإنذار بما هو كائن، إلا حيث كان الأمر من وضوح الدلائل وقوتها ما لم يلزمني فيه شك. وبقيت زمانا أطلب بالتجربة والقياس تدبير الأمراض الحادة حريزا آمنا معه ألا أجني على المريض بالخطأ مع أن أخطأت، ألا يطول، مدة العلة متى وجدت".
إن رسالة الراازي في هذا النص لواضحة جلية: لأهل العلم والبحث أن يتشككوا فيما يقرؤون ولا يصدقوا إلا ما يثبت صحته بالتجربة والقياس، وكثيرا ما ردد الرازي رأيه هذا في كتابه في خواص الأشياء"


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Al-Razi: un sabio persa, médico, filósofo, y académico


Al-Razi, (nombre completo Abū Bakr Muhammad ibn Zakarīyā al-Rāzī) (ابو بکر محمد بن زكريا الرازی), conocido como "Zakariya-ye Razi زكريای رازی" en persa y también "Zakariya al-Razi" en árabe; o en latín como Rhazes y Rasis. De acuerdo a Al-Biruni nació en Rayy, Provincia de Teherán, Irán en el año 865, y murió en la misma ciudad en 925.
Razi fue un sabio persa, médico, filósofo, y académico que realizó aportes fundamentales y duraderos a la medicina, la química y la física, escribiendo más de 184 libros y artículos científicos. Era un gran conocedor de la medicina griega a la que realizó aportes sustanciales a partir de sus propias observaciones. Razi es reconocido por haber descubierto el ácido sulfúrico, verdadera "locomotora" de la química moderna y la química industrial. También descubrió el etanol así como su refinamiento y uso en medicina.
A él se atribuye la invención del Alambique y la primera destilación del petroleo para la obtención de Queroseno y otros destilados.
Ha sido indiscutiblemente uno de los grandes pensadores del Islam, y su influencia en la medicina y la ciencia europea fue enorme.
Razi era un racionalista, que creía en el poder de la razón. Era considerado por sus contemporáneos y biógrafos como un hombre liberal y libre de todo prejuicio. Suele considerárselo un buen representante del movimiento filosófico y religioso mutakallimun.
Viajó mucho y prestó servicios a varios príncipes y gobernantes, especialmente en Bagdad donde tenía su laboratorio. Enseñó e investigó en la universidad de Bagdad, Bayt al Hikma (la Casa de la Sabiduría), donde atraía un gran número de estudiantes de todas las disciplinas. Se decía de él que era un hombre compasivo, amable, justo, y devoto por el servicio de sus pacientes, fueren ricos o pobres.
El moderno Instituto Razi, cerca de Teherán (Irán) fue denominado así por él. Asimismo en Irán se conmemora el Día de Razi, como el Día de la Farmacopea, cada 27 de agosto.