jeudi 25 juillet 2019

Ziryab comme un conte


Dans le temps d’avant le temps,


 
Dans le temps d’avant le temps,
Au cœur de la Lumière Originelle
Quand l’homme n’existait pas encore,
Il y avait une merveilleuse mélodie.
En elle, il y avait tous les sons
En elle, il y avait tous les rythmes,
Ainsi que les secrets de la Lumière,
Mais il n’y avait personne pour l’entendre,
La Lumière Originelle décida alors de créer la Matière,

Elle se concentra si bien qu’elle forma l’Énergie Initiale,
Et l’Énergie demeura ainsi comprimée
Jusqu’à ce qu’elle atteignit la taille de l’atome d’un atome.
Une formidable explosion la libérant alors,
Elle se répandit partout et créa la matière de l’univers,
Puis, tel un miroir qui se brise en des milliards de morceaux,
Des milliards de planètes naquirent.

La terre, une des dernières à se former,
Reçut également sa part d’énergie.
Qu’elle transforma, petit à petit,
En montagnes et en océans,
En forêts et en déserts,
En cyclones et en brises printanières
Et enfin en femmes et en hommes.
Puis les humains, comme les arbres,
Comme les ruisseaux et les oiseaux,
Reçurent le don de la mémoire
Qui leur permit de se rappeler
De quelques bribes de la Mélodie Originelle
Qui existait dans le temps d’avant le temps,
Lorsque ni l’univers, ni les planètes,
Ni les êtres humains n’existaient encore.
Dès qu’elles apparurent, toutes les créatures :
Minéraux, végétaux, animaux ou humains
N’aspiraient plus qu’à une seule chose :
Redevenir lumière et redire le chant originel. 
Car, comme le dit Novalis, poète visionnaire
Le dieu-nature « s’agite sourdement dans les eaux et les vents,
sommeille dans les plantes,
pense dans l’homme
et remplit l’univers d’une activité
qui jamais ne se repose et jamais ne s’épuise ».
C’est pourquoi quand l’eau de la source s’échappe de l’écorce terrestre,
Elle murmure et chante.
C’est pour cela que l’eau du ruisseau et de la rivière,
Quand elle passe entre les pierres,
Elle les fait chanter.
Et chaque arbre chante à sa manière : 
Le chêne avec profondeur,
Le bouleau avec finesse,
Le palmier avec douceur
Et le cyprès avec tristesse. 
Et tous ces chants : ceux des pierres, des arbres, des oiseaux
Atteignirent les oreilles attentives
Des humains qui savent être à l’écoute
De leurs cœurs et de la nature qui les entoure.
Ils reconnurent aussitôt quelques bribes de la mélodie originelle
Qu’auparavant ils connaissaient toute entière
Quand ils étaient encore dans le ventre de la lumière…
C’est ainsi que commença la grande épopée de la musique et des chants.
Les cordes vocales apprirent à rendre les sons les plus divers,
Et les hommes taillèrent dans les roseaux des flûtes plaintives,
Et dans le bois des arbres les plus divers,
Les instruments les plus inattendus,
Ils s’initièrent aux rythmes qui émanaient de leurs cœurs
En harmonie avec le chant de l’oiseau,
Le murmure du ruisseau et le souffle de la brise au printemps…

Chaque siècle,
Chaque peuple,
Chaque tribu,
Chaque homme
Apporta sa pierre à l’édifice
Et Ziryab fut de ceux-là.
Mais qui est Ziryab ?

À suivre...
Saadane Benbabaali
Juillet 2019
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1 commentaire:

Unknown a dit…

Merci Si Saadane pour ce beau texte.