Muḥyī l-dīn Abū ʿAbd Allāh Muḥammad b. ʿAlī b. Muḥammad b. al-ʿArabī al-Ḥātimī al-Ṭāʾī, appelé al-S̲h̲ayk̲h̲ al-akbar (560-638/1165-1240), fut un des plus grands Ṣūfis de l’Islam (on a l’habitude de le désigner à tort sous le nom d’Ibn ʿArabī, sans l’article, pour le distinguer d’Ibn al-ʿArabī, Abū Bakr [q.v.] et, en Turquie, on l’appelle souvent Muḥyī l-dīn ʿArabī); certaines sources (p. ex. al-Kutubī, Fawāt al-wafayāt, Caire 1951, II, 487) lui attribuent la kunya d’Abū Bakr, alors que lui-même, dans des notes autographes, se dénomme simplement Abū ʿAbd Allāh.
Vie.
Il naquit à
Murcie le 27 ramaḍān 560/7 août 1165 (voir la note de Ṣadr al-dīn al-Ḳūnawī,
reproduite par A. Ateş dans TV, n.s.
I/1 (16) (1955), pl. xxv), dans une famille qui
se disait issue de. Ḥātim al-Ṭāʾī [q.v.], et il y avait des Ṣūfis
parmi ses proches parents; quand il atteignit l’âge de huit ans, son père
s’établit à Séville où Ibn al-ʿArabī commença son
instruction proprement dite; dès son adolescence, il aurait servi de kātīb à plusieurs gouverneurs
(al-Maḳḳarī, Nafḥ al-ṭīb, I, 568).
Très tôt, au cours d’une maladie, il eut une vision (Futūḥāt, IV, 552) qui ¶ changea sa vie et
l’amena à considérer ses années antérieures comme une période de d̲j̲āhiliyya (Futūḥāt, I, 207); la sincérité
de cette «conversion» frappa énormément un ami de son père, le philosophe Ibn
Rus̲h̲d [q.v.] qui était alors ḳāḍī de Séville (Futūḥāt, I, 170). Bien qu’Ibn al-ʿArabī ait soutenu
que sa maʿrifa lui fut communiquée sans
intermédiaire, il cite dans ses ouvrages le nom de nombreux s̲h̲ayk̲h̲s qu’il servit et dont il
rechercha la compagnie, notamment Abū Ḏj̲aʿfar al-ʿUraynī (Rūḥ al-ḳuds (n° 8
ci-après), fol. 41; Futūḥāt, III,
589, 596, etc.), Abū Yaʿḳūb al-Ḳaysī, disciple d’Abū Madyan [q.v.]
(Rūḥ al-ḳuds, fol. 43), Ṣāliḥ al-ʿAdawī, expert dans la révélation
de l’avenir, Abū l-Ḥad̲j̲d̲j̲ād̲j̲ Yūsuf, etc. (Rūḥ al-ḳuds, fol. 46-73) et deux femmes, Fāṭima bint al-Mut̲h̲annā
et S̲h̲ams Umm al-Fuḳarāʾ. Bien qu’il indique Abū Madyan (m. 588/1193) comme son s̲h̲ayk̲h̲, il ne fut jamais
personnellement en rapport avec lui (Rūḥ
al-ḳuds, fol. 66).
Ibn al-ʿArabī passa une
dizaine d’années dans diverses villes d’Espagne et d’Afrique du Nord avec ces
maîtres, mais demeura attaché à Séville jusqu’en 590/1194; au cours de cette
année — il avait alors 30 ans — il se rendit à Tunis pour rencontrer un certain
ʿAbd al-ʿAzīz al-Mahdawī (Rūḥ al-ḳuds, fol. 33) et, l’année
suivante, il gagna Fès où, en 594/1198, il écrivit son Kitāb al-Isrāʾ (n° 3
ci-après). En 595/1199, il se trouvait à Cordoue, où il assista aux funérailles
d’Ibn Rus̲h̲d, puis à Alméria où il écrivit ses Mawāḳiʿ al-nud̲j̲ūm (n° 7 ci-après; Nafḥ al-ṭīb, I, 576); en 598/1202, il
revint à Tunis puis, passant par Le Caire et Jérusalem, il entreprit le
pèlerinage (Rūḥ al-ḳuds, fol. 63 v.);
profondément ému par la vue de la Kaʿba qui, pour lui, représentait le point de contact entre
les mondes de l’invisible (g̲h̲ayb)
et du visible (s̲h̲uhūd), il séjourna
deux ans à la Mekke, accomplissant souvent le ṭawāf, lisant, méditant et ayant des visions et des songes
mystiques nombreux. C’est là qu’il écrivit son Tād̲j̲ al-rasāʾil (n° 6) et son Rūḥ al-ḳuds (n° 8) et qu’il commença, en
598/1202, ses grandes Futūḥāt makkiyya
(n° 1); c’est là également qu’il adressa à ʿAyn al-S̲h̲ams Niẓām, fille d’un Ispahanais résidant à la
Mekke, les poèmes recueillis dans un dīwān
intitulé Tard̲j̲umān al-as̲h̲wāḳ (n°
13).
En 600/1204, il
rencontra à la Mekke un certain nombre de pèlerins anatoliens de Ḳonya et de
Malaṭya, conduits par le père de Ṣadr al-dīn al-Ḳūnawī, Mad̲j̲d al-dīn Isḥāḳ,
qui vivait alors en Syrie et les accompagna dans leur voyage de retour, par
Bag̲h̲dād et al-Mawṣil (où ils passèrent quelques mois), jusqu’à Malaṭya où ils
arrivèrent avant d̲h̲ū l-ḳaʿda 601/juin-juillet 1205. Le sultan de Ḳonya, Kay-Ḵh̲usraw Ier [q.v.], qui venait d’être rétabli sur son
trône, invita Mad̲j̲d al-dīn à revenir chez lui (Ibn Bībī, facs. 91
sq.; tr. Duda, 41 sq.); celui-ci se fit accompagner par Ibn al-ʿArabī, et le sultan
les combla tous deux de présents (Nafḥ
al-ṭīb, I, 569; Futūḥāt, III,
126, 255). Dans les années suivantes, Ibn al-ʿArabī retourna à
Jérusalem, au Caire et à la Mekke mais, en 606/1209-10, il est de nouveau à
Ḳonya où, cette même année, il écrit la Risālat
al-anwār; en 608/1211-2, on le retrouve à Bag̲h̲dād, où il accompagnait
peut-être Mad̲j̲d al-dīn, qui avait été envoyé à la cour califale pour annoncer
l’accession au trône de Kay-Kāʾūs Ier; à ce nouveau souverain, Ibn al-ʿArabī adresse une
lettre de conseils pratiques sur des questions religieuses (texte dans Futūḥāt, IV, 604 sq.). Au cours des
années suivantes, il visita Alep (où il commença le S̲h̲arḥ (n° 14) de son Tard̲j̲umān
al-as̲h̲wāḳ qu’il acheva à Aksaray en 612/1215) et Sivas (où il eut, en
rêve, la prémonition ¶ de la reprise d’Antalya par Kay-Kāʾūs), mais à partir de 612/1216,
il vécut surtout à Malaṭya et c’est là que naquit son fils Saʿd al-dīn Muḥammad en 618/1221.
Il semble douteux qu’il ait épousé, comme certains le disent, la veuve de son
vieil ami Mad̲j̲d al-dīn; du moins le fils de ce dernier, Ṣadr al-dīn (né en
606/1209-10) et Ibn al-ʿArabī ne parlent
jamais l’un de l’autre comme beau-père et beau-fils.
On ne sait ni
pourquoi ni quand Ibn al-ʿArabī quitta
définitivement l’Anatolie pour s’installer à Damas où on note sa présence en
627/1230 pour la première fois; il y éprouva probablement un certain malaise du
fait qu’il était en butte aux critiques des Orthodoxes, mais il trouva des
protecteurs parmi les ḳāḍīs membres
de la famille des Banū Zakī (Ibn Kat̲h̲īr, al-Bidāya wa-l-nihāya, Caire s.d., XIII, 156) et parmi les
Ayyūbides. Il mena une vie calme de lecture et d’enseignement, composa, à la
suite d’un songe qu’il eut en 627/1229, l’ouvrage qui eut le plus d’influence,
les Fuṣūṣ al-ḥikam (n° 2 ci-après.
et, à partir de 630/1233, revit et compléta ses Futūḥāt. La tradition (Nafḥ
al-ṭīb, I, 581, d’après al-Yāfiʿī [q.v.]) qui
voudrait que, vers la fin de sa vie, Ibn al-ʿArabi ait interdit
la lecture de ses ouvrages, est démentie par le fait qu’il s’est fait relire et
qu’il a approuvé, vingt jours seulement avant sa mort (A. Ateş, dans Bell., XVI/61 (1952), 87), le texte de
son Kitāb al-Asfār (n° 10), et que
son disciple Ṣadr al-dīn, qui l’assistait dans ses derniers jours, a passé sa
vie à enseigner et commenter les ouvrages de son maître. Ibn al-ʿArabī mourut le 28
rabīʿ II 638/16
novembre 1240 dans la maison du ḳāḍī
Muḥyī l-dīn Ibn al-Zakī et fut inhumé dans la turba de cette famille, sur les pentes du mont Ḳāsiyūn.
Ibn al-ʿArabī se maria
plusieurs fois et eut probablement beaucoup d’enfants, mais on n’en connaît que
deux: Saʿd al-dīn
Muḥammad (né en 618/1221 à Malaṭya, m. 656/1258 à Damas), qui était poète
(al-Kutubī, Fawāt, II, 325 qui
indique, cependant, 686 comme étant la date de sa mort; Nafḥ al-ṭīb, I, 572; Brockelmann, I, 583) et ʿImād al-dīn Abū ʿAbd Allāh, mort en 667/1269 à
Damas (Nafḥ al-ṭīb, loc. cit.).
Le sultan
ottoman Selīm Ier, alors qu’il se trouvait à Damas après sa campagne
d’Égypte (923-4/1517-8), ordonna la réfection de la turba où Ibn al-ʿArabī était enterré
et la construction, à proximité, d’une mosquée et d’une takkiyya (H. Laoust, Les
gouverneurs de Damas…, Damas 1952,148-50; cf. Ferīdūn, Muns̲h̲aʾāt1, I, 404, 441,
444; Saʿd al-dīn, II,
379); à cette occasion, une fatwā à
la louange d’Ibn al-ʿArabī fut délivrée par Kemāl-Pas̲h̲a-zāde [q.v.] (texte dans S̲h̲ad̲h̲arāt, V, 195).
Ibn al-ʿArabī fut
certainement le plus fécond des auteurs ṣūfis; bien que Brockelmann (I, 571-82,
S I, 791-802) ne cite pas moins de 239 ouvrages (peut-être avec quelques
répétitions d’ouvrages sous des titres différents), il n’a pas eu l’occasion
d’utiliser pleinement les abondantes ressources des bibliothèques d’Istanbul et
d’Anatolie qui n’ont pas encore complètement été fouillées. Ibn al-ʿArabī ne savait pas
lui-même combien de livres il avait écrit; sur la demande de ses amis, il
essaya d’en dresser un catalogue dont trois versions (discordantes) existent
encore: — 1. Fihrist (Konya, ms.
Yusuf Ağa 4989, 378-89, au sujet duquel voir A. Ateṣ, dans TV, n.s. I/1 (16) (1955), 155-6), rédigé par Ṣadr al-dīn avant
627/1230, et incomplet; — 2. un ms. de 1337/1918-9 (copié sur un exemplaire de
639/1241-2) est la source du Fihrist muʾallafāt Muḥyī l-dīn b. al-ʿArabī de Kurkīs ʿAwwād, dans MMIA, XXIX (1954), 344-59, 527-36, XXX (1955), 51-60, 268-80, ¶ 395-410; celui-ci énumère 248 ouvrages, dont certains sont
donnés comme inachevés; — 3. l’id̲j̲āza
qu’Ibn al-ʿArabī donna à
l’Ayyūbide G̲h̲āzī b. al-Malik al-ʿĀdil en 632/1234 (voir Ahlwardt, Verzeichniss..., IV, 77, n° 2992/4) fait état de 289 ouvrages. [Le
répertoire général d’Osman Yahia (voir Bibl.)
ne compte pas moins de 846 numéros]. En définitive, il est à peu près certain
qu’Ibn al-ʿArabī est l’auteur
d’environ 400 ouvrages dont certains, comme il le dit lui-même (K. ʿAwwād, op. cit., XXIX, 355, 527, 534), furent abandonnés à d’autres,
certains mis en circulation et d’autres conservés par lui en attendant que Dieu
lui ordonnât de les rendre publics. De nombreux livres d’Ibn al-ʿArabī, écrits par
lui-même ou faisant partie de sa bibliothèque, échurent à Ṣadr al-dīn al-Ḳūnawī
qui les légua en waḳf à la
bibliothèque qu’il fonda à Ḳonya; malgré des négligences, il en existe encore
beaucoup dans la bibliothèque Yusuf Ağa à Konya et dans d’autres bibliothèques
turques. Dans le texte qui suit, on mettra l’accent sur ces manuscrits et sur
d’autres d’une importance exceptionnelle.
La production
d’Ibn al-ʿArabī ne s’est pas
cantonnée dans le domaine du taṣawwuf,
mais ses ouvrages dans d’autres domaines ne semblent pas avoir été conservés;
parmi ces derniers on peut citer un abrégé du Ṣaḥīḥ de Muslim et un Kitāb
Miftāḥ al-saʿāda, recueil des
traditions rassemblées par Muslim et al-Buk̲h̲ārī; un abrégé d’al-Muḥallā d’Ibn Ḥazm semble avoir été
connu de Ḥād̲j̲d̲j̲ī Ḵh̲alīfa (Kas̲h̲f
al-ẓunūn, II, 1617).
Parmi ses
ouvrages de Ṣūfisme, les plus importants sont:
1.
al-Futūḥāt al-Makkiyya fī asrār al-mālikiyya
wa-l-mulkiyya (Brockelmann2, n° 10); le texte autographe de
la deuxième recension, en 37 volumes datés de 633 à 637/1235-9, est conservé à
Istanbul, mss. Türk-Islâm Eserleri Müzesi 1845-81; plusieurs éditions imprimées
1269, 1294, 1329. L’ouvrage a été commencé à la Mekke en 598/1201 et achevé,
d’après une tradition, en 629/1231. Il comporte six faṣls subdivisés en 560 bābs
et expose dans son intégralité la doctrinie ṣūfie de l’auteur; un commentaire
sur les passages difficiles de l’ouvrage a été écrit par ʿAbd al-Karīm al-Ḏj̲īnī (m.
832/1428; Brockelmann, S II, 283), et il en existe des abrégés par (ʿAbd al-Wahhāb) al-S̲h̲aʿrānī (m. 973/1565 [q.v.]): Lawāḳiḥ al-anwār …(Caire 1311), al-Kibrīt
al-aḥmar…(Caire 1277), al-Yawāḳīt
wa-l-d̲j̲awāhir…(Caire 1277, 1305, 1321).
2.
Fuṣūṣ al-ḥikam wa-k̲h̲uṣūs al-kilam (Brockelmann2,
n° 11), manuscrit écrit par Ṣadr al-dīn en 630/1232-3, lu à l’auteur et corrigé
par lui, conservé à Istanbul, ms. Türk-Islâm Eserleri Müzesi 1933. Ce sommaire
des enseignements de 28 prophètes d’Adam à Muḥammad, dicté à Damas, au cours
d’un songe, par le Prophète à l’auteur, a souvent été imprimé: Caire 1252,
Istanbul 1897, Caire 1304, 1309, 1321, 1329, etc.…; trad. anglaise abrégée:
Sahib Khaja Khan, Wisdom of the Prophets…,
Madras 1929; tr. française partielle: T. Burckhardt, La sagesse des Prophètes, Paris 1955; tr. turque dans la série
Şark-Islâm Klasikleri (n° 27) par Nûrî Genç Osman, Istanbul 1952. Brockelmann
énumère jusqu’à 35 commentaires, dont les plus importants sont: a) Miftāḥ al-Fuṣūṣ d’Ibn al-ʿArabī lui-même; b) al-Fukūk fī mustanadāt Ḥikam al-Fuṣūṣ de
Ṣadr al-dīn (voir Osman Ergin, dans Şarkiyat
Mecmuasi, II (1957), 75); les commentaires c) de ʿAfīf al-dīn al-Tilamsānī (m.
690/1291; Brockelmann, I, 300) et d) de ʿAbd al-Razzaḳ al-Kās̲h̲ānī (m. 736/1335; Brockelmann, S
II, 280); e) le Maṭlaʿ k̲h̲uṣūṣ al-kilam de Dāwūd
al-Ḳayṣarī (m. 751/1350; Brockelmann, ¶ II, 299); f) le Naḳd al-nuṣūṣ de Ḏj̲āmī [q.v.], etc.
3.
Kitāb al-Isrā ilā maḳām al-asrā (Brockelmann2,
n° 15); le ms. Veliyüddin (Istanbul, Bibliothèque publique Bayezid) 1628,
portant la date de 633/1235-6, fut lu à l’auteur; imprimé à Ḥaydarābād en
1367/1948. Il s’agit d’un court ouvrage écrit en prose rimée (sad̲j̲ʿ) à Fès en
594/1198; il décrit le «miʿrād̲j̲» d’Ibn al-ʿArabī depuis le
monde de l’existence (kawn) jusqu’à
la station (mawḳif) en présence de
Dieu; commentaires par: a) son disciple Ismāʿīl b. Sawdakīn al-Nūrī (m. 646/1248; Brockelmann, I,
582); b) Sitt al-ʿAd̲j̲am bint
al-Nafīs, et c) Zayn al-ʿĀbidīn al-Munāwī.
4.
Muḥāḍarāt al-abrār wa-musāmarāt al-ak̲h̲yār (Brockelmann2,
n° 128). Le ms. Istanbul, Topkapisarayi, Ahmed III 2145, est daté de 711/1311-2;
imprimé au Caire 1282 (lith.), 1305, 1324. Ce recueil d’anecdotes en deux
volumes contient quelques additions apocryphes mais on est sûr de l’auteur pour
l’essentiel de l’ouvrage.
5.
Ḳalām al-ʿAbādila (Brockelmann2, n° 126); ms.
daté de 641/1243-4: Konya, Yusuf Ağa 4859/2; même date: Istanbul, Aya Sofya
4817/1; ms. daté de 663/1264-5: Istanbul, Köprülü 713/3 (copié sur
l’autographe); recueil de «dires» attribués à de nombreux personnages
(imaginaires) appelés «ʿAbd Allāh».
6.
Tād̲j̲ al-rasāʾil wa-minhād̲j̲ al-wasāʾil (Brockelmann2,
n° 54). Ms. daté de 613/1216-7 et 616/1219-20, «entendu» par l’auteur:
Istanbul, Veliyüddin 1759/1; de 764/1362-3: Istanbul, Aya Sofya 4875, fol.
130-46; imprimé au Caire en 1328. Ensemble de huit lettres relatant ses
entretiens spirituels avec la Kaʿba, alors qu’il était à la Mekke en 600/1203-4.
7.
Mawāḳiʿ al-nud̲j̲ūm wa-maṭāliʿ aḥillat al-asrār wa-l-ʿulūm (Brockelmann2,
n° 18); composé en 595/1199 à Alméria; imprimé au Caire en 1325.
8.
Risālat Rūḥ al-ḳuds fī munāṣaḥat al-nafs (Brockelmann2,
n° 56); ms. copié en rabīʿ I 600/fin de 1203, mois de sa composition: Bibliothèque de l’Université
d’Istanbul A 79; lith. Caire 1281. Lettre écrite de la Mekke à son ami de Tunis
ʿAbd al-ʿAzīz al-Mahdawī, contenant des
critiques sur les préoccupations mondaines de Ṣūfis rencontrés et de nombreux
renseignements sur les s̲h̲ayk̲h̲s
connus en Espagne (ce dernier chapitre a été étudié et trad. en espagnol par M.
Asín Palacios, Vidas de santones en
Andalucía, Madrid 1933).
al-Tanazzulāt al-mawṣiliyya fī asrār al-ṭahārāt
wa-l-ṣalawāt wa-l-ayyām al-aṣliyya (Brockelmann2, n° 100); ms.
autographe daté de 620/1223-4: Istanbul, Şeyh Murad (Süleymaniye) 162; ms. lu à
l’auteur par Ṣadr al-dīn: Konya, Yusuf Ağa 4861; ms. également lu à l’auteur:
Istanbul, Murad Molla 1256; ms. du ch. 4 daté de 602/1205-6: Konya, Yusuf Aga
4868, fol. 46 sqq.; ouvrage en 55 chapitres, composé à al-Mawṣil sur la
signification «interne» des obligations religieuses.
10.
Kitāb al-Asfār (non cité dans Brockelmann);
ms. lu à l’auteur, daté de 638/1240: Konya, Yusuf Ağa 4859, fol. 4-38. Sur les
trois «voyages» vers, dans et à partir de Dieu.
11.
al-Isfār ʿan natāʾid̲j̲ al-asfār (Brockelmann, S I, n° 152);
imprimé à Ḥaydarābād en 1367/1948; peut-être identique au précédent.
12.
Dīwān (Brockelmann2, n° 130); mss
écrits du vivant de l’auteur: Konya, Yusuf Ağa 5501, 5502; imprimé à Būlāḳ en
1271; lith. Bombay s.d.
13.
Tard̲j̲umān al-as̲h̲wāḳ et 14)
commentaire de ce dernier: Fatḥ (Kas̲h̲f)
al-d̲h̲ak̲h̲āʾir
wa-l-aʿlāḳ ʿan wad̲j̲h Tard̲j̲umān
al-as̲h̲wāḳ (Brockelmann2, no 129); tr. anglaise du texte
et d’une partie du commentaire: ¶ R. A. Nicholson, The Tarjumán al-Ashwáq, a collection of
mystical odes, Londres (Or. Trans. Fund, n.s. XX) 1911; commentaire
imprimé: Beyrouth 1312. Le texte existant contient 61 poèmes d’amour précédés
de deux préfaces tout à fait contradictoires: selon la première, les pièces ont
été écrites pour l’amour de Niẓām bint Makīn al-dīn et, selon l’autre, elles
doivent être interprétées dans un sens allégorique; dans la conclusion du
commentaire, il est dit qu’il a été écrit parce que les poèmes avaient provoqué
des commérages en Syrie; la vérité pourrait être que ces poèmes forment deux
groupes: les uns écrits en 598/1201-2 pour Niẓām, avec la première préface, et
les autres lorsque Ibn al-ʿArabī avait près de
50 ans, c’est-à-dire vers 610/1213 (cf. le poème 32), avec la seconde préface;
les deux groupes furent réunis lorsque le s̲h̲arḥ
fut entrepris.
15.
S̲h̲arḥ Ḵh̲alʿ al-naʿlayn (Brockelmann2, n° 103a);
ms. de la bibliothèque de Ṣadr al-dīn, daté de 640/1242-3: Konya, Yusuf Ağa
4989, 110-338. Commentaire par Ibn Ḳasī [q.v.].
16.
Kitāb Ḥilyat al-abdāl (Brockelmann2,
n° 28); ms. daté de 602/1205-6: Konya, Yusuf Ağa 4868/4; imprimé à Ḥaydarābād,
1948; tr. turque Enwer, Istanbul 1326.
17.
Kitāb Tād̲j̲ al-tarād̲j̲im fī is̲h̲ārāt al-ʿilm wa-laṭāʾif al-fahm (Brockelmann2,
n° 65); ms. daté de 602/1205-6: Konya, Yusuf Aǧa 4868/5; de 649/1251-2:
Istanbul, Aya Sofya 4817/3.
18.
Kitāb al-S̲h̲awāhid (Brockelmann2,
n° 29); ms. daté de 602/1205-6: Konya, Yusuf Ağa 4868/6; de 649/1251-2:
Istanbul, Aya Sofya 4817/2.
19.
Kitāb Is̲h̲ārāt al-Ḳurʾān fī ʿālam al-insān (Brockelmann2,
n° 48); ms. écrit durant la vie de l’auteur: Konya, Yusuf Ağa 4989/1.
Pour d’autres
détails sur les manuscrits de Konya et Manisa, voir A. Ateş, Konya kütüphanelerinde bulunan bazi mühim
yazmalar, dans Belleten, XVI/61 (1952), 49-130; le même, Anadolu kütüphanelerinden…, dans TV, n.s. I/1 (16) (1955), 150-7; le
même, al-Mak̲h̲ṭūṭāt al-ʿarabiyya fī maktabāt al-Anāḍūl, dans RIMA, IV (1958), 25 sqq.
Parmi les
apocryphes attribués à Ibn al-ʿArabī, on peut
mentionner: Tafsīr al-s̲h̲ayk̲h̲ al-akbar
(Brockelmann2, n° 3), al-S̲h̲ad̲j̲ara
al-nuʿmāniyya fī
l-dawla al-ʿut̲h̲māniyya (Brockelmann2,
n° 124) et un ouvrage populaire sur l’interprétation des songes (Taʿbīrnāma-i Muḥyī l-dīn ʿArabī terd̲j̲ümesi, Istanbul 1309, etc.; très
récemment Rüya tâbirleri, Istanbul
1955).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire