mardi 30 avril 2019

Iram 2 (suite)


Questions :
  1. Y a t-il eu, dans d’autres cultures, à d’autres époques, élaboration de mythes concernant  la tentative d’instauration d’un Paradis sur terre ?
  2. Qu’est ce qui est à l’origine de ce désir permanent qui pousse les hommes à rêver et à dire le paradis ?

Objectifs :
  1. Faire apparaître les traits communs et les différences entre un mythe arabe et des créations utopiques dans d’autres cultures.
  2. Éclairer le mythe d’Iram en le comparant à la production mythique d’autres cultures. Comparaison entre le mythe de la construction d’Iram et les utopies anciennes et classiques de Cités Idéales.


I. Les Utopies d’Hésiode à Mai 68

 



l’Inde


Pour l’hindouisme, l’existence d’un paradis n’est pas une récompense mais constitue un obstacle sur le chemin que doit parcourir l’âme humaine en vue de sa “ libération ”.
La mythologie hindouiste n’a alors aucune raison de célébrer le geste d’un personnage qui chercherait à s’installer de façon durable dans quelque existence que ce soit fût-elle celle d‘un paradis terrestre.


La Grèce antique 


-               Homère (v. 850 av. J.C.)  et les arbres en éternelle fruitaison.
Dans L’Odyssée (ch. VII.) Ulysse pénètre dans les jardins d’Alkeninoos, où les arbres fruitiers se relaient pour porter des fruits toute l’année :
“ La poire après la poire,
la pomme après la pomme,
la grappe après la grappe,
la figue après la figue… ”

-               Hésiode (8ème s. av. J.C.) et “ l’Âge d’or ”.
Dans Les travaux et les jours, un peuple heureux maîtrise la durée :
“ Les humains vivaient alors comme les dieux,
le cœur libre de soucis, loin du travail et de la douleur.
La triste vieillesse ne venait point les visiter,
et, conservant toute leur vie la vigueur de leurs pieds et de leurs mains,
ils goûtaient la joie dans les festins
et à l ‘abri de tous les maux.
Ils mouraient comme on s’endort, vaincus par le sommeil.
Tous les biens étaient à eux.
La campagne fertile leur offrait d’elle-même une abondante nourriture,
dont ils jouissaient à leur gré. ”
In, Cioran, Histoire et utopie, p. 125.

-               Platon (5ème/4ème s. av. J.C) et “ la Cité Idéale ”
 
Dans La République  et Les Lois passe d’une rétrospective à une prospective. Il récupère l’âge d’or hésiodique pour l’articuler sur le mythe-histoire des Atlantes et de leur Atlantide.
Sa préoccupation est politique ou sociale :
  1. Il cherche à définir le régime politique qui “ mettra un terme aux malheurs des hommes ”. Il aboutit à la “ Cité Idéale ” harmonieuse et juste sous le gouvernement des philosophes.
  2. Les Lois  scrutent les détails de cette Cité Idéale en matière de démographie, d’urbanisme, de pédagogie, d’économie, d’organisation politique, de religion, de justice, d’eugénisme…
  3. Après avoir joui du bonheur que procure la possession de la sagesse en ce monde, l’âme juste recevra, aux Champs Élysées, des récompenses  dignes de sa nature et poursuivra dans la voie ascendante son immortelle destinée.
 
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Qui est Platon?
Né à Athènes (ou l’île d’Egine), vers 430 av. J.C., il mourut en 347. En 84 ans, sa vie embrassa l’époque la plus troublée de l’histoire d’Athènes. Disciple de Socrate qui exerça sur lui une influence décisive, il s’éloigna d’Athènes après la condamnation à mort de son maître .Il  entreprit plusieurs voyages qui le menèrent jusqu’en  Égypte auprès des prêtres de Saïs.
            Il se rendit en Sicile  où régnait le tyran Denys l’Ancien. Renvoyé de Syracuse, il retourne à Athènes où il fonde une institution destinée à la formation des hommes d’État : l’Académie. Il obtient un succès considérable et de nombreuses cités reçurent des constitutions inspirées des idées platoniciennes.
            En 347, il fut rappelé par le Tyran de Syracuse et tenta de réaliser la  Cité Idéale qu’il dépeint dans La République. Mais l’expérience fut vouée à un échec à cause de la vanité et du zèle philosophique de Denys Le Jeune.
            Platon mourut selon la tradition en écrivant Les Lois, le dernier et le plus long de ses dialogues dans lequel il s’appliqua à adapter aux conditions historiques d’existence d’une cité grecque la “ constitution parfaite qu’il avait décrite dans La République et qui n’existe sans doute que dans le ciel de l’utopie.
            Platon y pose le problème de la justice . Il élabore ce que pourrait être une Cité Idéale, son organisation, son gouvernement, les qualités requises de ses magistrats et un plan complet d’éducation (V,VI, VII).
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